Dans la vieille ville de Jérusalem, une soupe populaire distribue des repas depuis des siècles

D’origine palestinienne, Rana a trois enfants. Dans les rues labyrinthiques de la vieille ville de Jérusalem à l’architecture datant de l’époque mamelouke, elle porte deux seaux et un sac à provisions rempli de boîtes en plastique. Comme tous les jours, elle se rend là où elle peut “nourrir sa famille”, écrit The Christian Science Monitor.

Cet endroit, c’est la soupe populaire de la Tikiya Khaski Al-Sultan, installée non loin de la mosquée Al-Aqsa, “une bouée de sauvetage pour les habitants de Jérusalem d’aujourd’hui qui font face à la hausse des coûts et au chômage et ont besoin d’un ‘soutien sans jugement’”, comme l’explique Rana.

“C’est là que nous nous procurons de la nourriture dignement. […] C’est là que la générosité de la Ville sainte garde toute sa chaleur.”

Six jours par semaine, cinquante-deux semaines par an, les cuisiniers préparent des repas complets et équilibrés pour 300 familles, soit un peu plus de 1 500 personnes.

De nombreuses familles défavorisées – très majoritairement d’origine palestinienne – qui échappent aux filets sociaux fournis par Israël ou l’Autorité palestinienne, mais aussi, par exemple, des commerçants qui ont tout perdu pendant la pandémie.

Généreux depuis 1552

Aujourd’hui, cette cuisine est financée par des dons venus de Jérusalem, de Jordanie et d’ailleurs, et gérés par le gouvernement jordanien qui administre les lieux saints musulmans de Jérusalem.

Un peu comme depuis le début de son existence, pendant la période ottomane, il y a… 471 ans.

En effet, cette soupe populaire, raconte le média américain, a été créée en 1552 sous l’impulsion de Roxelane, l’épouse de Soliman le Magnifique, “une des femmes les plus influentes de l’histoire de l’Empire ottoman” qui avait “une réputation de générosité, un cœur bon et un esprit stratégique”.

En créant cette soupe populaire, installée dans un complexe qu’elle a fait construire comprenant une maison d’hôte, une école et un orphelinat, l’idée était non seulement de “souligner l’hospitalité de Jérusalem”, mais aussi et surtout de “cimenter la dépendance des habitants vis-à-vis des Ottomans”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :