De victime à célébrité numérique en passant par la case prison : le parcours controversé de Gypsy Rose Blanchard

La récente libération de Gypsy Rose Blanchard, qui vient de purger sept ans de prison (sur les dix infligés) pour le meurtre de sa mère, a suscité un regain d’intérêt pour son cas unique, à travers le phénomène de “yassification”, selon un article paru samedi dans le magazine Rolling Stone.

Mème datant du début des années 2020, la “yassification” consiste à transformer des photos de figures historiques (comme Alexander Hamilton ou Kramer de la série Seinfeld) avec des filtres exagérant leur beauté, initialement pour “se moquer des normes de beauté oppressantes” sur les réseaux sociaux. Ce phénomène souligne également la “facilité” avec laquelle les “significations établies peuvent être transformées dans notre monde post-vérité”, écrit la journaliste EJ Dickson.

Gypsy Rose, fille unique de Clauddinea “Dee Dee” Blanchard, a été soumise durant toute son enfance à de multiples interventions médicales inutiles, sa mère prétendant qu’elle souffrait de diverses maladies – un cas typique de syndrome de Münchhausen par procuration, selon les experts. Après avoir rencontré son petit ami en ligne, Nicholas Godejohn, Gypsy l’a poussé à poignarder sa mère à mort. Il a écopé d’une peine à perpétuité pour meurtre avec préméditation, tandis que la jeune femme, condamnée à “seulement” dix ans, a été perçue comme une victime des abus de sa mère et a suscité une vague de sympathie.

“Héroïne populaire injustement incarcérée”

Son histoire a captivé le public, notamment à travers le documentaire Mommy Dead and Dearest et la série télévisée The Act et, sa libération approchant, des créateurs de contenu sur TikTok ont commencé à la représenter comme une “héroïne populaire injustement incarcérée”. L’article de Rolling Stone détaille ainsi comment la passion de Gypsy pour Taylor Swift a entraîné un “minicycle médiatique”.

“Personne ne m’entendra jamais dire que je suis heureuse qu’elle soit morte ou que je suis fière de ce que j’ai fait”, a cependant déclaré la jeune femme à People. Mais son histoire, bien qu’unique, reflète un phénomène plus large observé dans la société moderne, où les individus ayant commis des actes répréhensibles (tels que George Santos) sont parfois transformés en icônes, défiant la “logique conventionnelle de la culpabilité et de la moralité”, souligne le magazine culturel.

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