Venise, allegretto, un roman tout feu tout flamme signé Récondo

Léonor de Récondo, violoniste et romancière. - Credit:©Jean-Francois Paga/opale.photo
Léonor de Récondo, violoniste et romancière. - Credit:©Jean-Francois Paga/opale.photo

ÀVenise, baroque et « indifférente au miracle », un matin tiède de mai 1699, Ilaria vient au monde. Ni orpheline ni abandonnée, mais troisième fille d'une famille de six enfants, elle est confiée par ses parents, marchands d'étoffes, à la Pieta, une institution monacale qui enseigne la musique beaucoup mieux que la vie. L'enfant découvre le violon, et Vivaldi – son professeur – découvre son génie. Dans sa musique comme dans ce roman, pas un défaut, pas une manie, juste un lyrisme sûr de lui, et l'écho, virginal, de la beauté.

Déflagration sentimentale. À 15 ans, alors qu'Ilaria est la copiste officielle du maestro Vivaldi, le « Prêtre roux », survient la déflagration sentimentale. Il s'appelle Paolo, c'est un jeune et brave soldat qui rêve de reprendre aux Ottomans ce qu'ils ont volé à « sa » Sérénissime. Dès lors, chaque fois qu'Ilaria jouera, son corps musicien par-dessus son cœur fou prendra feu et « elle ne sera plus qu'une flamme vive, elle avec le ruban, l'habit blanc, ses tresses, une couronne incandescente ».

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La fin de l'histoire sera celle, gris cendre après la furie, de tout incendie. Mais retenons que dans ce neuvième roman (en dix ans) de Léonor de Récondo, violoniste virtuose avant que d'être romancière, c'est la première fois que l'écrivaine partage les pages avec la musicienne, et que c'est beau comme un Roméo et Juliette chaviré dans un canal vénitien sur la BO des Quat [...] Lire la suite