Le variant Eris peut faire repartir le Covid-19 en France, ce qu’il faut savoir de cette souche d’Omicron

La souche EG.5.1, de son nom scientifique, serait désormais présente dans près de 35 % des virus séquencés en France, d’après la base de données Gisaid.

« Pandémie, confinement, variant. » Il y a longtemps que ce lexique avait disparu de notre quotidien. Malheureusement, un petit nouveau, le variant Eris ou EG.5.1 de son nom scientifique, commence à pointer le bout de son nez cet été. L’Organisation mondiale de la santé l’a ajouté en juillet à sa liste de variants à surveiller, et il serait désormais en passe de devenir majoritaire en France. S’il évoque une « faible circulation du virus », le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a dit vendredi 11 août être « vigilant ».

Selon le bulletin du 9 août du réseau Oscour (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences), cité par BFMTV, les passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 ont augmenté de 56 % chez les moins de 2 ans, de 25 % chez les 15-74 ans et de 34 % chez les plus de 74 ans dans l’Hexagone au cours de la première semaine d’août.

Dans une interview au Parisien ce jeudi 10 août, l’épidémiologiste Mircea Sofonea confirme que, depuis le début de l’été, le nombre de cas repart à la hausse en France. À l’instar du Royaume-Uni d’ailleurs. « L’augmentation constatée en juillet se poursuit, en France et en Europe de l’Ouest. Bien que sous-estimée, l’incidence [le nombre de cas recensés pour 100 000 habitants] est passée en une semaine de 11 à 19… pas le double, mais presque. La dynamique est là », estime le maître de conférences à l’université de Montpellier.

Contexte estival

Cette reprise, encore légère, de l’épidémie est liée à plusieurs raisons selon lui : d’abord, la baisse de l’immunité liée à la diminution avec le temps des bénéfices de la vaccination. Ensuite, les festivités d’été, comme les fêtes de Bayonne où 1,3 million de personnes sans masque ont chanté, dansé, et partagé leur verre. Enfin, à cause de nouvelles mutations, comme le fameux EG.5.1 ou Eris.

La souche Eris serait aujourd’hui présente dans près de 35 % des virus séquencés en France, d’après Gisaid, base de données internationales qui permet un suivi du Covid-19. Ce chiffre est tout de même à prendre avec « précaution », estime l’épidémiologiste Mircea Sofonea auprès de nos confrères du Figaro, car il représente « un nombre limité de tests positifs, sachant que ces derniers ne sont pas non plus représentatifs des infections ». En effet, avec le temps, les Français ont perdu l’habitude de se tester en cas d’apparition de symptômes, et les tests étudiés sont donc moins représentatifs de l’état réel de l’épidémie.

Mais d’où vient ce nouveau variant ? Il s’agit d’un sous-variant d’Omicron, explique le réseau Gisaid. Précisément, il est un descendant de « la lignée XBB, souligne Mircea Sofonea. Il s’agit de la sous-lignée XBB.1.9 qui a gagné deux mutations successives ».

Plus transmissible, pas plus sévère

Initialement, il a été repéré en Inde. « Il est toutefois difficile d’affirmer que ce variant est d’origine indienne car ce pays comporte plus d’un milliard d’habitants et est mieux équipé en outils de séquençage que plusieurs de ses voisins », note toutefois Antoine Flahault, médecin épidémiologiste, auprès de 20 Minutes.

Quant à son pouvoir de transmission, les chercheurs pensent qu’il serait plus transmissible que son prédécesseur XBB. Sa virulence, elle, n’est pas encore bien connue, mais dans les pays où il est bien implanté comme en « Inde, en Asie du Sud-Est, aux États-Unis et au Royaume-Uni, on ne rapporte pas de sévérité particulière », rassure le professeur, ajoutant qu’il aurait tout de même un « potentiel » à provoquer des « Covid longs ».

Pour le moment, les scientifiques ne sont pas particulièrement inquiets face à l’arrivée d’Eris. Mais ils appréhendent l’arrivée de la météo maussade et des autres infections à la rentrée. C’est pourquoi Mircea Sofonea met en garde, dans les colonnes du Parisien : « Projetons-nous sur l’automne : s’il [le Covid] continue de gagner du terrain, que des épidémies de grippe et de bronchiolite s’ajoutent, la répercussion sur l’hôpital sera réelle. » Une rengaine que l’on avait presque perdu l’habitude d’entendre.

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