Valse-hésitation au péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines

Barrage d'agriculteurs vendredi soir au péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines.  - Credit:
Barrage d'agriculteurs vendredi soir au péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines. - Credit:

L'horizon, tout au fond derrière les tracteurs, s'enflamme. La nuit tombe doucement sur le péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines, ce vendredi 26 janvier. Une lune rousse se lève à l'est. « Ça annonce du gel pour demain matin », marmonne un agriculteur, avant de repartir chez lui, profitant du fait d'être venu en voiture et non en tracteur. Les mines se ferment alors que le froid se fait mordant en ce début de soirée. « On est déçus », confirme Fabien, un agriculteur non syndiqué de l'Essonne, déjà rencontré la veille sur un blocage près d'Étampes. « On est déçus de ne pas monter à Paris, on a peur que ça ne démotive les gens », craint l'agriculteur.

L'ambiance, en ce vendredi soir, est mi-festive, mi-inquiète. Des barnums ont été montés sur le bord de l'autoroute pour abriter les barbecues et le bar. Un grand feu de palettes a été allumé sur le bord de l'autoroute, « pas sur la chaussée pour ne pas la dégrader », indique un agriculteur venu d'Ablis, une petite commune des Yvelines à quelques kilomètres de là. Un tube du groupe Evanescence retentit depuis une enceinte accrochée à l'un des 250 tracteurs qui bloquent le péage. La gendarmerie et Vinci, gestionnaire de l'autoroute, ont fermé l'A10 et l'A11 bien en amont du blocage, afin d'éviter un engorgement. Pas d'automobilistes en colère, pas de fraternisation. Les agriculteurs sont bien seuls au milieu de l'immense gare de péage de Saint-Arnoult, ce qui donne au rassemblement un air de fin de bal du 14 juillet [...] Lire la suite