Val-de-Marne : ce que l’on sait sur le blocage d’un lycée de Cachan qui a dégénéré

Des échauffourées devant le lycée polyvalent de Cachan, dans le Val-de-Marne, le 5 mars 2024.
Le Parisien Des échauffourées devant le lycée polyvalent de Cachan, dans le Val-de-Marne, le 5 mars 2024.

FAITS DIVERS - Les faits se sont déroulés devant le lycée polyvalent de Cachan (Val-de-Marne), ce mardi 5 mars. Un groupe d’une « vingtaine » de personnes encagoulées ont perturbé l’accès à l’établissement scolaire, peu avant le début des cours à 8h, en mettant feu à des poubelles avant d’envoyer des projectiles sur les forces de l’ordre.

Une source policière avait évoqué la présence de 200 personnes rassemblées lorsque les forces de l’ordre sont arrivées. Les échauffourées ont duré près de deux heures avant un retour au calme. Un mineur de 17 ans a été interpellé, a indiqué le parquet de Créteil.

Sur une vidéo relayée sur X par le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure, de nombreux jeunes s’en sont pris à deux véhicules, un de la police municipale et l’autre de la mairie. La façade de l’établissement a été en partie noircie par les flammes.

« Les élèves sont arrivés pour aller en cours, pas pour l’attroupement », a argué le rectorat, selon qui les cours, qui étaient assurés dans la matinée pour les élèves ayant réussi à entrer dans l’établissement, ont complètement repris à la mi-journée.

Une enquête a été ouverte pour des faits de dégradations aggravées, participation avec arme à un attroupement après sommation et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, précise le parquet de Créteil.

Deux policiers ont été blessés par les projectiles, dont l’un a été hospitalisé pour une « fracture du poignet », a précisé le préfet de police Laurent Nuñez lors d’un point-presse, fustigeant des faits « d’une extrême gravité ».

• Quelles sont les causes de ces violences ?

Si les « casseurs » sont « venus sans aucune revendication », selon Diane Merlin, présidente du bureau de la fédération des parents d’élèves FCPE du lycée, la vétusté du lycée est mise en avant par élèves et professeurs.

« L’état du lycée est choquant, il y a des rats, la peinture s’enlève », a notamment pointé une élève interrogée sur place par BFMTV, avant de pointer le manque d’isolation thermique de l’établissement.

Fin février, 90 professeurs et membres de la communauté éducative avaient exercé leur droit de retrait pour demander la rénovation de ce lycée de plus de 2 000 élèves. Les enseignants se plaignaient notamment de fuites d’eau et de l’infiltration de la pluie dans des salles de classe et certains couloirs.

• Des violences condamnées par la FCPE, la mairie et la région

Pour l’union locale FCPE Cachan, le lycée, « déjà bien abîmé par les années et longtemps délaissé malgré les alertes renouvelées de la communauté éducative, n’avait pas besoin de dégradations supplémentaires » ce mardi, rapporte Le Parisien, qui précise que la situation était en train de s’améliorer et qu’un blocus prévu lundi 4 mars avait été annulé.

Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France qui a autorité sur les lycées franciliens, a dénoncé sur X « les violences devant le lycée de Cachan et les dégradations qui ont été commises ».

Dénonçant également les « violences inacceptables », la maire (PS) Hélène de Comarmond appelle dans un communiqué la région à « déclencher en urgence des travaux » dans l’établissement.

La région va porter plainte, a-t-elle annoncé, et une brigade régionale de sécurité, des patrouilles mobiles de cinq agents qu’elle a instituées, « va être déployée pour ramener la sérénité sur le site ». « Nous serons présents dès demain et dans les jours qui viennent autour de l’établissement pour que l’ordre public règne », a confirmé le préfet de police Laurent Nuñez.

Le syndicat de police Alternative apporte par ailleurs « son soutien total à (ses) collègues qui font face à (des) actes dignes d’un autre âge ».

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