Les vacances d’hiver sans neige sont-elles l’avenir de la montagne ?

VACANCES - La montagne ça vous gagne, disait le slogan au croisement des années 80 et 90. Et c’est un fait, les Français ont donné raison avec un taux de remplissage dans les stations qui ne cesse de progresser, y compris quand les contraintes budgétaires sont très présentes comme en cet hiver placé sous le signe de l’inflation. Pour la dernière quinzaine de vacances de février qui débute ce samedi 18 février, la barre des 80 % devrait être atteinte, a annoncé au HuffPost la ministre du Tourisme Olivia Grégoire.

Problème, les touristes n’ont pas été les seuls à être gagnés par l’appel des sommets. Le dérèglement climatique a lui aussi pris ses quartiers dans les massifs montagneux. Et avec lui, c’est une pluie de questions qui traversent aujourd’hui l’esprit des acteurs du secteur, qu’ils soient élus locaux, professionnels du tourisme ou champions de haut niveau.

L’interrogation la plus brutale mais que plus personne n’occulte plus est la suivante : le ski a-t-il un avenir dans les montagnes ou sommes-nous condamnés à voir des sommets dépourvus de blanc ?

Skiers queue as they wait for a chairlift at the Val Thorens French resort on its opening day on November 26, 2022. (Photo by JEFF PACHOUD / AFP)
JEFF PACHOUD / AFP Skiers queue as they wait for a chairlift at the Val Thorens French resort on its opening day on November 26, 2022. (Photo by JEFF PACHOUD / AFP)

Depuis le début de l’hiver, Le HuffPost a publié une série d’articles qui illustrent ce phénomène et d’autres qui donnent un état des lieux des réflexions des principaux intéressés. Nous les récapitulons ci-dessous.

Il y a le constat, déjà : le déficit de neige est saisissant comme l’ont montré des images satellites prises au début du mois de janvier. Cela avait conduit de nombreuses stations à décaler l’ouverture des pistes au mois de décembre. Pour certaines stations de basse ou moyenne altitude qui se voient disparaître à moyen terme, la fin 2022 avait même été complètement sans neige, les obligeant à « tout miser » sur les vacances de février.

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Face à ce manque de neige, des solutions existent mais elles ne sont pas sans critique. Le maire de Bessans (Savoie) en sait quelque chose, lui qui a misé sur le snowfarming pour ouvrir ses pistes dès… novembre. Autre exemple au Grand-Bornand (Haute-Savoie) où pour assurer l’étape de la Coupe du monde de biathlon disputée mi-décembre, les organisateurs ne pouvaient pas compter sur les flocons tombés jusqu’alors. C’est par camion que la neige avait été acheminée sur le site, déclenchant la colère de certains défenseurs de l’environnement.

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Les sportifs de haut niveau sont d’ailleurs bien conscients de la problématique et plusieurs stars du ski ont profité des championnats du monde disputés à Courchevel et Méribel (Savoie) pour interpeller les instances mondiales. À l’occasion du cet événement, Le HuffPost a également interrogé deux anciens champions français (Carole Montillet et Luc Alphand) pour savoir comment ce changement climatique a déjà bouleversé l’approche de leur sport. Le reportage est visible dans la vidéo en tête d’article.

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Le tourisme aussi est en train de s’adapter. « Malgré un début de saison peu enneigé, la fréquentation de la montagne se maintient. Cela prouve que les Français s’adaptent et ne viennent plus uniquement à la montagne pour le ski », affirme la ministre du Tourisme. Dans une interview qu’elle a accordée au HuffPost, Olivia Grégoire pointe les efforts des professionnels pour s’adapter. Ce tourisme « quatre saisons » est aussi le modèle défendu par Mountain Wilderness, une association qui traque les stations obsolètes pour les démanteler et redonner toute sa place à la nature.

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