Véronique Ovaldé écrit à la santé de nos ratages

Véronique Ovaldé tisse la toile des destins décentrés.  - Credit:Philippe Matsas/Leextra via opale.photo
Véronique Ovaldé tisse la toile des destins décentrés. - Credit:Philippe Matsas/Leextra via opale.photo

Qu'est-ce qui peut bien réunir un malchanceux atavique, enfin, tel qu'Auguste se voit, une agente immobilière aux talons hauts dont la fille, Marguerite, préfère qu'on l'appelle Bob, le chauffeur malhonnête d'un baron insupportable – qui fait songer à celui de Laszlo Krasznahorkai –, la petite Zélie, dont la mère est si malheureuse, ou encore Jo, qui a si peu confiance en elle ? Une écrivaine malicieuse qui sait coudre au petit point toutes ces vies décentrées. Véronique Ovaldé n'a pas son pareil pour conter, sans se cacher, les désarrois des humains en tout genre.

Auguste se fait avoir par Eva, qui lui vend un appartement bruyant dont ce passionné du son voulait faire son studio, ce qui fait deux malheureux, car Eva n'est pas mauvaise femme, mais elle a besoin d'argent… On la retrouve ici et là dans les histoires, reliées avec art, de ce recueil de nouvelles dont les enfants sont sans doute les plus touchants héros.

Adolescence pourrie

La jeune Bob, qui, ayant grandi dans un foyer pour le moins intranquille, trouve enfin sa vocation dans la cuisine, et Pablo, un compagnon d'enfance mal choyée, ce n'est rien de le dire, ou encore la petite Jo, fascinée par la belle Lili et prête à tout pour sauver cette amitié, même à gâcher sa vie, jusqu'à sa rencontre avec… Eva, tiens, la revoilà.

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