Ultradroite : la Grande mosquée de Paris réclame une "meilleure protection" des lieux de culte musulman
Le recteur Chems-eddine Hafiz a fait part de "son extrême préoccupation" après un rassemblement de l'ultradroite à Paris.
La Grande mosquée de Paris a appelé ce samedi 2 décembre à un "sursaut républicain" pour "déjouer les dérives extrémistes", après des rassemblements d'ultradroite et des tags sur des mosquées.
Son recteur Chems-eddine Hafiz a exprimé, dans un communiqué, "son extrême préoccupation, au lendemain d’un rassemblement de l'ultradroite à Paris, très clairement hostile à notre République".
Des discours de haine qui se propagent
"Des saluts nazis ont été effectués devant le Panthéon (...) Des écoles publiques proches des lieux ont dû être fermées par peur d'attaques. Ce rassemblement est une nouvelle et grave concrétisation des discours de haine qui se propagent par l’intermédiaire de certains médias et de certaines personnalités politiques", accuse-t-il.
Vendredi soir, le rassemblement à l'appel d'un groupuscule de l'ultradroite (Les Natifs) en hommage au jeune Thomas tué lors d'une fête de village dans la Drôme a réuni environ 200 personnes place du Panthéon à Paris, où il a pu se tenir après la suspension par la justice de l'arrêté préfectoral d'interdiction.
"Des croix gammées sont taguées dans nos rues, des lieux de culte sont dégradés et nos concitoyens courent le risque d’être agressés en raison de leurs appartenances réelles ou supposées à une religion. (...) Les musulmans de France vivent avec l’angoisse d’être pris pour cibles", alerte encore Chems-eddine Hafiz, dénonçant les "agissements de groupuscules néonazis".
"Meilleure protection des lieux de culte musulman"
La Grande mosquée réclame plusieurs mesures, dont "une meilleure protection des lieux de culte musulman et des établissements culturels ou scolaires liés", après des tags constatés à Cherbourg, Valence, Nantes et Millau.
L'institution demande aussi une "meilleure prise en compte des plaintes (...) pour faits de haine et de racisme", qui ne sont selon le recteur "pas toujours considérées comme sérieuses", une "tolérance zéro à l'égard des discours de haine diffusés (...) par les adeptes d’une guerre civile en France", et une lutte "intense" contre ces groupes "animés par la haine de l'autre, en particulier des musulmans et des juifs".
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - Le rassemblement d'ultradroite en hommage au jeune Thomas rassemble 200 personnes à Paris