Ultradroite: Gérald Darmanin se dit "scandalisé par la manifestation à Paris"

Le ministre de l'Intérieur avait interdit le rassemblement prévu l'appel de l'ultradroite en hommage à Thomas, mort à 16 ans dans la Drôme. La justice a cependant suspendu cette interdiction et la manifestation a eu lieu vendredi soir.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit "scandalisé par la manifestation à Paris" place du Panthéon, où un rassemblement s'est tenu vendredi soir à l'appel d'un groupuscule d'ultradroite, en hommage au jeune Thomas tué lors d'une fête de village dans la Drôme.

"Je suis scandalisé par la manifestation à Paris", a-t-il déclaré.

"Le préfet de Police sur mon instruction l'avait interdite, la justice l'a autorisée", a encore réagi le ministre de l'Intérieur à l'Assemblée, à la toute fin de l'examen en commission du projet de loi immigration.

Environ 200 personnes rassemblées

Le rassemblement à l'appel d'un groupuscule de l'ultradroite en hommage au jeune Thomas tué lors d'une fête de village dans la Drôme a réuni vendredi soir environ 200 personnes place du Panthéon à Paris, où il a pu se tenir après la suspension de l'arrêté préfectoral d'interdiction.

Quelque 200 personnes étaient présentes selon l'association Les Natifs, à l'origine du rassemblement. Outre des prises de parole, les manifestants ont scandé des slogans tels que "justice pour Thomas", ce jeune de 16 ans mortellement agressé à Crépol, et "Français, réveille-toi, tu es ici chez toi", sous haute surveillance policière, a constaté une journaliste de l'AFP.

Parmi les manifestants était présent Jean-Yves Le Gallou, ancien député européen et ancien membre du FN (ex-RN).

Une interdiction suspendue par la justice

Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez avait annoncé mercredi soir sa décision d'interdire ce rassemblement, susceptible de générer des troubles à l'ordre public en raison "des propos tenus qui sont des propos d'incitation à la haine et à la violence".

Mais le tribunal administratif a suspendu l'arrêté préfectoral vendredi soir, quelques minutes avant sa tenue, au motif qu'il s'agissait d'une "atteinte grave à la liberté de manifester".

"Les juges des référés considèrent que n'apparaît pas suffisant le risque que la tenue de la manifestation déclarée porte atteinte au respect de la dignité de la personne humaine et que soient commises des infractions pénales pour justifier l'interdiction prononcée par le préfet de police", a expliqué le tribunal dans un communiqué.

Soulignant que ce rassemblement avait pour "objet de rendre hommage à Thomas", les juges des référés ont conclu que "l'interdiction prononcée port(ait), compte tenu de son caractère disproportionné, une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Opération "place nette" dans une cité de Marseille