Ukraine et Russie: que se passe-t-il à la frontière entre les deux pays?

Que se passe-t-il à la frontière entre l'Ukraine et la Russie? (Photo d'illustration de blindés russes par Reuters) (Photo: Reuters)
Que se passe-t-il à la frontière entre l'Ukraine et la Russie? (Photo d'illustration de blindés russes par Reuters) (Photo: Reuters)

INTERNATIONAL - Alors que la Biélorussie attise les tensions avec la crise migratoire vers l’Union européenne, les regards se tournent aussi vers la frontière entre la Russie et l’Ukraine. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a mis en garde ce lundi 15 novembre la Russie contre toute nouvelle “action agressive” à la frontière avec l’Ukraine où des mouvements de troupes russes “importants et inhabituels” ont été observés ces dernières semaines.

“Toute nouvelle provocation ou action agressive de la part de la Russie serait très préoccupante. Nous appelons la Russie à faire preuve de transparence quant à ses activités militaires”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles au côté du chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

“Empêcher une escalade militaire”

Les États-Unis, l’Union européenne et la France ont déjà fait part de leur inquiétude ces derniers jours face à ce déploiement de troupes russes à la frontière ukrainienne. Et l’Allemagne a appelé ce lundi Moscou à “la retenue”. Des images satellites montrent la présence de nombreuses troupes et véhicules militaires.

“Nous devons empêcher une escalade militaire”, a indiqué à Berlin un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, appelant la Russie à “faire preuve de retenue” et à “revenir à la table des négociations”.

La situation dans cette région est très tendue depuis l’annexion en 2014 par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée. Depuis plus de sept ans, l’Ukraine est en conflit avec des séparatistes prorusses dans l’Est de son territoire.

“Notre inquiétude est que la Russie fasse la grave erreur de tenter de reproduire ce qu’elle a fait en 2014, quand elle a amassé ses forces le long de la frontière et est entrée en territoire souverain ukrainien, tout en affirmant à tort avoir été provoquée”, s’était alarmé vendredi Antony Blinken.

“La Russie ne représente de menace pour personne, nous nous occupons de nos propres affaires et prenons des mesures pour assurer notre sécurité si nécessaire, s’il y a des actions provocatrices de nos opposants près de nos frontières”, avait déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, la semaine dernière.

Pas de “clarté” sur les intentions de Moscou

“Ce que nous voyons actuellement le long de la frontière n’est pas un renforcement purement militaire, car la Russie a déjà amené une armada militaire à nos frontières au printemps et ne l’a jamais vraiment retirée depuis”, a affirmé lundi Dmytro Kouleba.

“Ce que nous voyons maintenant, c’est une situation qui se détériore et dans laquelle la Russie démontre qu’elle peut rapidement activer les troupes et les équipements déjà amassés et que toutes les options, y compris les options militaires, sont sur la table des dirigeants russes”, a-t-il ajouté au siège de l’Otan à Bruxelles.

L’Alliance atlantique “surveille de très près” la situation, a fait valoir à ses côtés Jens Stoltenberg, en répétant que les alliés jugent “illégale” l’annexion de la Crimée. Tous les pays membres de l’Otan “condamnent d’une seule voix le comportement de la Russie”, a poursuivi le responsable norvégien.

“Nous n’avons pas de clarté sur les intentions de Moscou mais nous connaissons sa stratégie”, a déclaré le 12 novembre le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba. Ceci sous-entendant que le Kremlin aurait pour projet d’envahir l’est de l’Ukraine.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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