En Ukraine, la Russie « fait tout comme il faut » selon Poutine

Le président russe Vladimir Poutine lors du sommet avec les dirigeants des pays post-soviétiques de la Communauté des États indépendants (CEI) à Astana ce 14 octobre.
RAMIL SITDIKOV / AFP Le président russe Vladimir Poutine lors du sommet avec les dirigeants des pays post-soviétiques de la Communauté des États indépendants (CEI) à Astana ce 14 octobre.

GUERRE EN UKRAINE - Lors d’une conférence de presse après un sommet régional à Astana au Kazakhstan, le président russe Vladimir Poutine a assuré ce vendredi 14 octobre faire « tout comme il faut » en Ukraine après presque huit mois de combats et au moment où les forces russes ont essuyé de nombreux revers.

« Ce n’est pas agréable ce qui se passe maintenant, mais (si la Russie n’avait pas attaqué l’Ukraine le 24 février), on aurait été dans la même situation un peu plus tard, juste les conditions auraient été plus mauvaises pour nous. Donc, nous faisons tout comme il faut » a-t-il déclaré à la presse, à l’issue de ce sommet régional.

Auparavant, le chef du Kremlin n’a pas manqué d’aborder un certain nombre de sujets brûlants autour de la guerre en Ukraine. Il a notamment annoncé que la Russie ne prévoyait pas « dans l’immédiat » de nouvelles frappes « massives », ni d’élargir la mobilisation militaire ordonnée il y a trois semaines pour faire face aux revers de son armée.

Pas de nouvelle mobilisation militaire prévue

La Russie avait mené lundi et mardi des bombardements massifs sur des villes ukrainiennes, endommageant tant des infrastructures électriques que des zones résidentielles ou encore un terrain de jeu à Kiev. Ces frappes sont intervenues deux jours après l’explosion sur le pont russe de Crimée, une infrastructure clé, que Vladimir Poutine a imputée aux services secrets ukrainiens.

Pour autant, il a assuré ce vendredi que la Russie « n’a pas pour objectif de détruire l’Ukraine ». « Dans l’immédiat, il n’y a pas la nécessité de frappes massives. Actuellement, il y a d’autres objectifs. Pour l’instant, après on verra », a-t-il déclaré.

Le président russe a également dit vendredi ne pas prévoir une nouvelle vague de mobilisation des Russes dans l’armée, tout en reconnaissant que l’actuelle avait connu des ratés. Selon lui, 222 000 hommes sur les 300 000 prévus ont déjà été recrutés, dont 16 000 se trouvent d’ores et déjà dans des « unités impliquées dans des combats ».

« Rien d’autre n’est prévu. Aucune proposition n’a été reçue du ministère de la Défense et je n’en vois pas la nécessité dans un avenir prévisible », a-t-il précisé, ajoutant prévoir la fin de la mobilisation « dans deux semaines environ ». « La ligne de front est longue de 1 100 km, il est donc quasiment impossible de la tenir exclusivement par des troupes formées de militaires sous contrat », a justifié le président russe, alors que l’annonce de la mobilisation a poussé des dizaines de milliers de Russes à fuir le pays.

Pas de pourparlers entre Biden et Poutine

Lors de cette longue prise de parole, Vladimir Poutine s’est par ailleurs dit « ouvert » aux négociations avec Kiev et aux médiations de pays tels que la Turquie ou les Émirats arabes unis, critiquant Kiev pour son refus d’entamer des pourparlers avec lui.

En outre, le président russe a pour la première fois reconnu que les partenaires de Moscou en ex-URSS étaient « préoccupés » par le conflit en Ukraine. En revanche, il s’est montré bien plus inflexible vis-à-vis de son homologue américain, Joe Biden, sur d’éventuels pourparlers avec les États-Unis, même dans le cadre du G20 prévu en Indonésie au mois de novembre.

« Je n’en vois pas la nécessité, il n’y a pas de plateforme de négociations actuellement », a-t-il dit. « Nous devons lui demander s’il est prêt à mener de telles négociations avec moi ou non », a-t-il ajouté au sujet du président américain. Joe Biden avait de son côté affirmé le 6 octobre ne pas exclure une possible rencontre avec Vladimir Poutine durant le sommet du G20 mi-novembre à Bali.

« Cela reste à voir », avait-il déclaré à des journalistes, interrogé sur la possibilité d’échanger directement avec le président russe pendant le sommet. La Maison Blanche avait auparavant déclaré qu’une telle rencontre n’était pas impossible.

Interrogé ce vendredi pour savoir s’il avait décidé de se rendre ou non au sommet du G20, Vladimir Poutine a affirmé ne pas encore avoir pris sa décision, alors que la Russie s’est retrouvée très isolée sur la scène internationale depuis le lancement de son offensive en Ukraine, fin février. « La question de mon voyage là-bas n’a pas encore été définitivement tranchée. Mais la Russie participera certainement à ce travail. Dans quel format, nous y réfléchirons », a-t-il affirmé.

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