En Ukraine, la première attaque d’ampleur sur Kiev depuis février

Des employés des services municipaux ukrainiens inspectant et réparant les dégâts causés par une attaque de missile à Kiev, en Ukraine, le 21 mars 2024.
SERGEI CHUZAVKOV / AFP Des employés des services municipaux ukrainiens inspectant et réparant les dégâts causés par une attaque de missile à Kiev, en Ukraine, le 21 mars 2024.

GUERRE EN UKRAINE - Il s’agit de la première attaque majeure contre Kiev depuis le mois de février. L’Ukraine a annoncé avoir abattu ce jeudi 21 mars à l’aube 31 missiles russes visant la capitale ukrainienne survenant après que Moscou a juré de se venger de bombardements meurtriers en territoire russe.

Après cette nouvelle attaque qui a fait 17 blessés, le président Volodymyr Zelensky a appelé les Occidentaux à avoir la « volonté politique » d’aider son pays, réclamant spécifiquement des systèmes antiaériens tels que les modernes Patriot américains.

« Tous les missiles ont été abattus dans la région de Kiev », a indiqué l’armée de l’air ukrainienne, précisant que parmi les projectiles, il y avait deux missiles balistiques Iskander et Kinjal ainsi que 29 missiles de croisière tirés par des bombardiers stratégiques.

Selon la présidence ukrainienne, 13 civils ont été blessés dans plusieurs quartiers de la ville et quatre dans la région de Kiev. Les débris des missiles, en retombant, provoquent dégâts et victimes à chaque bombardement.

L’armée russe a de son côté assuré avoir visé des « centres de décision, bases logistiques et points de déploiement temporaire » des forces ukrainiennes et avoir « touché toutes ses cibles ». Les journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu de fortes explosions à partir de 5h, de même que des tirs de la défense antiaérienne.

« Cette terreur se poursuit jour et nuit. Il est possible d’y mettre fin grâce à l’unité mondiale (...) Cela est tout à fait possible si nos partenaires font preuve d’une volonté politique suffisante », a assuré Volodymyr Zelensky, soulignant que son pays « a besoin du soutien » occidental. Il a diffusé une vidéo de pompiers en train d’éteindre des bâtiments résidentiels avec de la fumée s’échappant de leurs fenêtres.

Le village de Tonenké capturé par l’armée russe

Sur le front dans l’est de l’Ukraine, les forces russes affirment poursuivre leur lente poussée et ont revendiqué ce jeudi la capture du village de Tonenké, situé à l’ouest de la ville d’Avdiïvka, prise en février.

Tout au long de la semaine dernière, dans un contexte d’élection présidentielle en Russie, les bombardements et incursions de combattants armés venus d’Ukraine s’étaient multipliés dans les régions russes frontalières.

Les responsables russes, le président Vladimir Poutine en tête, avaient juré de se venger de ces attaques, elles-mêmes menées en réplique aux bombardements russes sur les villes ukrainiennes. La région russe de Belgorod est notamment régulièrement endeuillée.

Dans la matinée, son gouverneur Viatcheslav Gladkov a indiqué que de nouvelles attaques aériennes avaient eu lieu, faisant cinq blessés. Le ministère russe de la Défense avait au préalable affirmé avoir abattu 10 roquettes ukrainiennes RM-70 Vampir. M. Gladkov a publié des photos montrant des façades d’immeubles résidentiels endommagés et aux fenêtres brisées.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a lui exhorté le Congrès américain à « sauver des vies » en octroyant les 60 milliards de dollars d’aide à Kiev, bloqués depuis des mois en raison de luttes politiques entre démocrates et républicains.

Les dirigeants européens doivent se réunir jeudi et vendredi en sommet à Bruxelles pour discuter de la manière de mieux armer l’Ukraine et de renforcer leur propre défense. Les Vingt-Sept étudieront un plan prévoyant d’utiliser les revenus des milliards d’euros d’avoirs russes gelés dans l’UE, une initiative dénoncée comme un « vol » par Moscou qui a menacé de poursuites judiciaires « sur des décennies ».

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