Ciotti saisit l'Arcom et la commission électorale après le discours de Macron à La Sorbonne
Pour lui, pas de doute, c'est un discours de campagne. Éric Ciotti a annoncé ce vendredi 26 avril avoir saisi jeudi l'Arcom et la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) peu avant la prise de parole d'Emmanuel Macron sur l'Europe à La Sorbonne.
Un rendez-vous qui est intervenu dans un contexte de campagne pour les élections européennes, alors que la liste de la majorité présidentielle portée par Valérie Hayer est largement distancée dans les sondages par celle du Rassemblement national et de Jordan Bardella.
Pour le président des Républicains, "il est évident que cette prise de parole du président de la République est une opération de communication (...) dans le cadre d'un soutien officiel à la liste 'Besoin d'Europe' conduite par Mme Valérie Hayer".
"Cette manifestation ne peut être regardée comme l'action internationale du chef de l'État car elle constitue une opération de propagande électorale au soutien d'une liste", écrit le patron des LR.
Il demande la prise en compte des dépenses du discours
Dans son premier courrier adressé à Jean-Philippe Vachia, le président de la CNCCFP, Éric Ciotti lui demande par conséquent d'être "particulièrement attentif à la bonne prise en compte des dépenses liées à l'organisation de cette manifestation (...) ainsi que des divers avantages en nature reçus".
La seconde lettre, adressée cette fois au président de l'Arcom Roch-Olivier Maistre, demande à ce que ce discours d'Emmanuel Macron soit "décompté du temps de parole de la liste conduite par Mme Valérie Hayer".
Éric Ciotti appuie ici son argumentaire sur la recommandation émise le 6 mars dernier par le régulateur de l'audiovisuel et du numérique qui prévoit dans le cadre du relevé des interventions en période électorale que "les éditeurs relèvent les temps de parole des listes de candidats et de leurs soutiens dans l'ensemble de leurs programmes".
Le député assure enfin que son parti restera "très vigilant sur ce point ainsi que concernant toutes les manifestations organisées par le président de la République et par le gouvernement au soutien de la liste conduite par Mme Valérie Hayer".
Macron affirme avoir parlé "en tant que président"
Emmanuel Macron, en déplacement ce vendredi à Strasbourg, a assuré que son discours était "une parole de président de la République".
"Les temps de campagne, si je devais participer à certains d'entre eux - je ne l'ai pas encore décidé - je le ferai à ce moment-là à part, comme je l'avais fait il y a cinq ans", a-t-il encore affirmé.
"La voix de la France en Europe, c'est au cœur de notre diplomatie, de notre politique", a ajouté le chef de l'État, "et d'ailleurs, comme chacun de mes prédécesseurs, je suis légitime à aussi, en tant que président, dire un mot de ce qu'il s'y passe, de ce qu'il s'y joue", a-t-il ajouté.