Ukraine : on pardonne à Poutine ce que l’on ne pardonne pas à Macron

Le président Macron et le ministre français des Armées Sébastien Lecornu lors d'une conférence de presse à l'Élysée, à Paris, le 7 mars 2024.   - Credit:Eliot Blondet/Abaca
Le président Macron et le ministre français des Armées Sébastien Lecornu lors d'une conférence de presse à l'Élysée, à Paris, le 7 mars 2024. - Credit:Eliot Blondet/Abaca

L'année 2024 n'est pas 1938, et ce pour une raison simple : nous sommes en 2024, et non en 1938. Les accords de Munich entre Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini n'ont pas à se reproduire dans la mesure où ils ont déjà eu lieu. Puisqu'aucune journée ne se ressemble, comment l'histoire pourrait-elle, à plus d'un demi-siècle d'écart, avec des individus, des pays et des régimes différents, se rejouer à l'identique ?

Gabriel Martinez-Gros l'a écrit : nous infligeons au passé les obsessions du présent. Même si le passé ne réapparaît jamais sous les mêmes formes, l'humanité, elle, adore la répétition. Voilà pourquoi Emmanuel Macron a eu raison de provoquer Vladimir Poutine.

Brutalisation et idéalisation de la mort

Certains tiennent l'invasion de l'Ukraine pour une poursuite de la diplomatie, à savoir une nouvelle provocation de la Russie pour obtenir quelque chose, à laquelle il faudrait par conséquent répondre avec le champ lexical de la négociation. Dit autrement : Poutine ne ferait pas la guerre, il « jouerait » à la faire jusqu'à ce qu'on lui donne ce qu'il souhaite. Admettons, mais quoi ? Ses objectifs, comme celui de « dénazifier l'Ukraine », ne sont pas atteints, ce qui n'est pas surprenant puisqu'ils étaient délibérément ineptes.

Depuis, l'Occident – dont il n'était pas question au début de cette affaire – est, dans ses discours, coupable, responsable, donc menacé. En réponse, l'Union européenne devrait se contenter de cont [...] Lire la suite