En Ukraine, des frappes nocturnes visent plusieurs villes dont Kiev, au moins seize morts

GUERRE EN UKRAINE - Première attaque massive de missiles sur la capitale ukrainienne depuis début mars. Dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 avril, l’Ukraine a subi des attaques de missiles russes sur Kiev et plusieurs autres villes du pays, qui ont fait au moins seize morts selon le dernier bilan des autorités.

L’armée de l’air ukrainienne a annoncé avoir abattu 21 missiles de croisière et deux drones lors de cette nouvelle attaque meurtrière russe. « Les forces de la défense ont détruit 21 missiles de croisière de type X-101/X-555 sur un total de 23 ainsi que deux drones », a-t-elle indiqué sur Telegram.

Selon la municipalité de Kiev, 11 missiles de croisière tirés depuis des bombardiers stratégiques ont été abattus dans le ciel de la capitale, ainsi que deux drones, sans qu’ils aient fait de victimes ou de destructions notables.

Ouman et Dnipro durement touchés

Dans Kiev, on déplorait seulement la coupure d’une ligne électrique à la suite de la chute d’un débris qui a aussi endommagé la chaussée, selon les autorités. « Aucune victime civile ni aucun dommage aux bâtiments résidentiels ou aux infrastructures n’ont été signalés » dans la capitale, a déclaré le chef des forces de défense antiaérienne de Kiev, Serguiï Popko, cité par l’administration.

En revanche, à Dnipro, grande ville du centre-est de l’Ukraine, l’attaque russe a fait deux morts, selon le maire Borys Filatov. Des missiles « ont de nouveau tué des civils à Dnipro. Une jeune femme et un enfant de trois ans sont décédés », a-t-il indiqué sur Telegram.

À Ouman, ville de quelque 80 000 habitants dans le centre du pays, une vidéo diffusée par les médias ukrainiens montre un immeuble d’habitation de neuf étages éventré avec de nombreux gravas au sol. « Un missile ennemi a touché un immeuble résidentiel. Les informations sur les victimes sont en cours de clarification », a indiqué sur Telegram Zoya Vovk, porte-parole de la police régionale.

Dans cette ville, la BBC faisait plus tôt état de trois personnes tuées après les frappes nocturnes de la Russie. Mais « le nombre de morts a augmenté » à dix personnes, les secouristes ayant sorti encore « trois corps » des décombres d’un immeuble résidentiel, a déploré le ministre de l’Intérieur, Igor Klymenko.

Selon le gouverneur régional Igor Tabourets, Ouman a été touchée par deux missiles de croisière, l’un ayant touché un immeuble résidentiel et l’autre un entrepôt. « Nous avons cinq blessés, ils sont à l’hôpital », avait-il précisé sur Telegram avant ce nouveau bilan officiel sur le nombre de victimes.

Des attaques moins récurrentes

Si la Russie a régulièrement bombardé les villes et infrastructures ukrainiennes l’hiver dernier, les frappes massives étaient devenues plus rares ces derniers mois. Celle sur Kiev étant même la première depuis le début du mois de mars.

Durant l’hiver, les frappes russes menées visaient en particulier les infrastructures énergétiques, provoquant régulièrement des coupures massives d’électricité et d’eau courante. Ces attaques impliquaient alors des dizaines de missiles. Toutefois, cette tactique russe n’a pas fait plier Kiev.

En réaction aux événements de la nuit, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ces dernières frappes russes en Ukraine « rapprochent » Moscou de « l’échec et de la punition ».

« Chaque attaque, chaque acte pervers contre notre pays et contre (notre) peuple rapproche l’État terroriste de l’échec et de la punition », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que « la terreur russe doit obtenir une riposte juste de l’Ukraine et du monde. Et ce sera le cas », a-t-il promis.

Il faut dire que le système de défense antiaérienne ukrainien a été renforcé ces derniers mois par la livraison de matériel occidental, crucial pour l’effort de guerre du pays. Kiev a notamment reçu en avril les systèmes sophistiqués américains Patriot.

La capitale ukrainienne avait été la cible la semaine dernière d’une attaque de 12 drones de fabrication iranienne, dont huit avaient été abattus, sans faire de victimes une fois de plus.

L’essentiel des combats se déroule aujourd’hui dans l’Est pour le contrôle de la région industrielle du Donbass, et notamment dans la ville de Bakhmout, presque entièrement détruite par les affrontements. Mais l’Ukraine dit préparer depuis des mois une contre-offensive destinée à repousser les forces russes des territoires qu’elles occupent actuellement dans l’Est et le Sud.

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