Donald Trump annonce avoir été inculpé dans l’affaire des archives à la Maison Blanche

Trump annonce avoir été inculpé dans l’enquête des archives à la Maison Blanche (Photo de Donald Trump prise le 1er mai 2023)
Trump annonce avoir été inculpé dans l’enquête des archives à la Maison Blanche (Photo de Donald Trump prise le 1er mai 2023)

ÉTATS-UNIS - L’ancien président américain Donald Trump a annoncé ce jeudi 8 juin avoir été inculpé dans l’affaire des archives de la Maison Blanche, où il est accusé d’avoir emporté des boîtes entières de documents, dont certains confidentiels, à son départ de la présidence.

« L’administration corrompue de Biden a informé mes avocats que j’ai été inculpé, vraisemblablement dans la fausse affaire des boîtes », a-t-il écrit sur son réseau social Truth Social, précisant avoir été convoqué devant un tribunal fédéral de Miami mardi pour sa deuxième inculpation après celle, en mars, concernant l’achat du silence d’une actrice de films X en 2016.

Son avocat Jim Trusty a précisé sur la chaîne CNN que son client se rendrait à cette convocation, et qu’il faisait l’objet de sept chefs d’inculpation, notamment en vertu d’une loi sur l’espionnage qui interdit de garder des documents classifiés dans des endroits non autorisés et non sécurisés.

Donald Trump, qui est désormais le premier ancien président de l’Histoire des États-Unis inculpé par la justice fédérale, est également poursuivi pour entrave à la justice et faux témoignage, a-t-il ajouté.

« Persécution politique »

L’ancien magnat de l’immobilier, qui devance pour l’instant largement les autres candidats à l’investiture républicaine, s’est toujours défendu de toute malversation et se présente comme victime d’une « persécution politique ». « Je suis innocent, je n’ai rien fait de mal », a-t-il encore assuré jeudi soir dans une vidéo mise en ligne sur Twitter, en dénonçant « de l’ingérence électorale au plus haut niveau ».

« Je n’avais jamais imaginé qu’il serait possible qu’une telle chose arrive à un ancien président des États-Unis », a-t-il fustigé, dénonçant « un jour sombre » pour le pays.

ll lui est reproché d’avoir conservé des cartons entiers de documents, y compris certains classés « secret-défense », après son départ de Washington en 2021 et d’avoir refusé de les restituer, en violation des lois fédérales. Le 7 juin, avait été informé par la justice fédérale qu’il était personnellement visé dans l’enquête sur les archives de la Maison Blanche.

Les médias américains ne précisent pas quand l’ancien président a été informé, mais ses avocats ont rencontré lundi des responsables du ministère de la Justice, notamment le procureur spécial Jack Smith, chargé de superviser cette enquête de manière indépendante.

Les républicains serrent les rangs autour de lui

Les élus républicains ont immédiatement serré les rangs autour de lui.  « Je me tiens, comme tous les Américains qui croient en l’État de Droit, aux côtés du président Trump », a réagi le chef de la Chambre des représentants Kevin McCarthy. « C’est un triste jour pour l’Amérique », a ajouté Jim Jordan, qui dirige sa commission judiciaire.

Sans être aussi catégorique, le milliardaire Elon Musk, de plus en plus présent dans l’arène politique, a estimé qu’il « semblait y avoir plus d’intérêt à poursuivre Trump que d’autres politiciens ».

Les démocrates ont à l’inverse salué la nouvelle, tout en mettant en garde contre le discours de Donald Trump. « Il va essayer d’instrumentaliser cette inculpation pour des gains politiques, parce que gagner la présidence sera peut-être son seul moyen d’éviter la prison », a déclaré l’élu Adam Schiff.

Aux États-Unis, être inculpé et même condamné pour un délit ou un crime n’interdit pas d’être candidat, élu ou d’occuper une fonction officielle.

Le compte n’est pas bon

Aux États-Unis, une loi de 1978 oblige tout président américain à transmettre l’ensemble de ses lettres, emails et autres documents de travail aux Archives nationales. Une autre loi, sur l’espionnage, interdit à quiconque de conserver des documents classés confidentiels dans des lieux non autorisés et non sécurisés.

En quittant la présidence pour s’installer dans la luxueuse résidence Mar-a-Lago, Donald Trump a pourtant emporté des boîtes entières de dossiers. En janvier 2022, après plusieurs relances, il a accepté de restituer 15 cartons, comportant plus de 200 documents classifiés. Dans un courrier, ses avocats avaient alors assuré qu’il n’y en avait pas d’autres.

Après examen, la police fédérale a toutefois estimé qu’il n’avait pas tout rendu et qu’il en conservait encore beaucoup dans son club de Palm Beach. Des agents du FBI s’y sont rendus le 8 août, et ont saisi une trentaine d’autres boîtes, contenant 11 000 documents dont certains très sensibles sur l’Iran ou la Chine.

Dénonçant avec force une opération médiatique, ses avocats ont vivement reproché au FBI la publication, selon eux non nécessaire, d’une photo montrant des documents saisis estampillés de la mention « Top Secret », éparpillés sur une moquette au motif floral.

Pour faire taire les accusations de machination, le ministre de la Justice Merrick Garland avait chargé le procureur spécial Jack Smith de superviser cette enquête, ainsi qu’une autre sur le rôle de Donald Trump dans l’assaut du Capitole.

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