Triangulaires : l’incertain front républicain en France

Elles sont sorties des urnes en un nombre record. Entre 285 et 315 triangulaires (avant désistements) détermineront largement au second tour du 7 juillet la composition définitive de la future Assemblée nationale. Elles seront décisives, expliquait avant le scrutin déjà le quotidien belge Le Soir. Car contrairement aux duels, au nombre de 150 à 170, “elles vont aussi poser la question des désistements éventuels pour faire barrage à l’un ou l’autre camp”.

Par nature, ce serait le Rassemblement national qui s’en trouverait avantagé, expliquait le journal. Donné en tête dans un “grand nombre de circonscriptions”, le parti de Marine Le Pen semblait pouvoir profiter d’une certaine “dynamique”, selon Le Soir. “Dans les triangulaires, on a coutume de dire en France que la troisième place est celle du mort !”, écrivait aussi le titre belge. Celle où un candidat pourrait renoncer à concourir.

Le seul moyen de freiner le RN serait que la gauche, les conservateurs et les politiques du camp Macron surmontent leur opposition pour permettre un report des voix au second tour, estimait de son côté Der Spiegel en Allemagne. “L’alliance des autres partis contre l’extrême droite a été une pratique démocratique en France pendant des décennies. Mais plus le RN se renforce, plus l’alliance contre lui s’affaiblit”, explique l’hebdomadaire.

L’ambiguïté du président

Selon les résultats de dimanche soir, 230 à 260 triangulaires opposeraient le trio de tête, le Rassemblement national (RN), le Nouveau Front populaire (NFP), et Ensemble. Le NFP se trouvait en troisième position dans 105 circonscriptions, et la liste présidentielle dans 118. Raison pour laquelle, peu après 20 heures, les consignes de vote générales étaient particulièrement attendues.

Concernant le président, d’abord. Emmanuel Macron “ne donne pas encore de recommandation de vote pour le second tour”, constate Die Zeit en Allemagne. Le chef de l’État a appelé dans une déclaration à la presse “à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour”. Une ambiguïté à l’Élysée qui n’était pas tout à fait une surprise. “L’idée d’un ‘ni ni’, avait fait son chemin, note le Soir : ni vote en faveur d’un candidat de l’extrême droite ni vote en faveur d’un candidat de la France insoumise, les deux ‘extrêmes’ étant ainsi renvoyés dos à dos.”

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