Travailler le vendredi : une habitude dépassée

À Londres, le Times fait un constat sans appel, conforté par le spectacle des bureaux du centre-ville vides ce jour-là : “Le vendredi, en tant que jour de bureau, est mort.” Que les entreprises le veuillent ou non, les salariés rechignent à travailler, que ce soit à leur bureau ou ailleurs, ce dernier jour ouvré de la semaine, surtout depuis que la pandémie a bousculé nos habitudes de travail. On parle même de “slacker Friday” (“vendredi fainéant”) comme d’une nouvelle tendance, même si l’inactivité se fait souvent dans le dos de l’employeur et donc en secret pour ceux qui ont un métier télétravaillable.

Selon Remit Consulting, cabinet de conseil en gestion spécialisé dans l’immobilier, “le vendredi, les lieux de travail ne sont remplis qu’à 20 %”. Tout le Royaume-Uni semble dire “TGIF” (“Dieu merci on est vendredi”), s’amuse le quotidien, qui constate les gens profitent de ce temps pour aller chez le coiffeur, jouer avec leurs enfants, se promener ou faire la sieste !

Certaines entreprises combattent cette tendance et essayant de faire revenir leurs employés au bureau. Le maire de Londres a, dans le même esprit, rendu les transports en commun moins chers le vendredi. D’autres, au contraire, permettent la semaine de quatre jours.

Cary Cooper, professeur de psychologie organisationnelle et de santé à la Manchester Business School, à qui l’on doit le terme “présentéisme”, estime que “les vendredis au bureau appartiennent au passé”, surtout pour les milléniaux qui ont des enfants.

D’après Will Stronge, cofondateur du cabinet de conseil Autonomy, a aidé, dans le cadre d’un projet pilote, 61 entreprises et 2 900 travailleurs à passer à la semaine de quatre jours pendant une période test de six mois ; 56 entreprises poursuivent l’expérience, car le constat est sans appel : les employés sont moins stressés, moins fatigués et plus productifs. Il n’y a pas que les salariés et leurs entreprises qui en ressentent les effets : les entreprises des centres-villes désormais déserts le vendredi, comme les cafés et les bars, en pâtissent, tandis que “ce nouveau mode de vie pourrait conduire à la renaissance des banlieues”.

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