« Transactivisme » : ces censeurs qui infiltrent l’Université

Lors d'une journée internationale contre la violence à l'égard des femmes, à Paris, le 25 novembre 2023.   - Credit:Patricia Huchot-Boissier/Abaca
Lors d'une journée internationale contre la violence à l'égard des femmes, à Paris, le 25 novembre 2023. - Credit:Patricia Huchot-Boissier/Abaca

« C'est une immondice ce livre. Si vous voulez le lire, ne l'achetez pas ou brûlez-le ! » Tels sont les propos entendus par les participants à une « formation aux transidentités » dans une université française en février 2024*. Quel livre la formatrice missionnée et rémunérée par l'Université jugeait-elle nécessaire de brûler ? La Fabrique de l'enfant transgenre, de Caroline Eliacheff et Céline Masson, paru en 2022 (éditions de l'Observatoire).

Depuis que la prédiction de Heinrich Heine s'est réalisée – « Là où l'on brûle des livres, on finira par brûler des hommes » –, on frémit lorsque quiconque incite à brûler un livre. Rappelons que le motif de certains autodafés revendiquait « la pureté de la culture » en brûlant tout ce qui ne relevait pas de la doxa du moment. Qu'un tel propos puisse se tenir dans l'enceinte de l'université, sans que son auteur semble même en percevoir le caractère proprement scandaleux, ajoute une dimension supplémentaire à l'indignation : au détriment de la liberté d'expression, c'est la liberté de suppression qui prévaut… en toute impunité.

L'impact des réseaux sociaux

Cette démarche pyromaniaque, propre aux idéologies totalitaires, est promue sans vergogne par certains mouvements transactivistes, qui ont réussi à imposer leur propagande militante au sein même du monde académique. Elle consiste à supprimer les contradicteurs ainsi que leurs écrits dès lors qu'ils paraissent comme faisant obstacle au projet d'imposer de nouvelles nor [...] Lire la suite