Yahoo Actualités Comme les tournesols, les anémones de mer se tournent vers le soleil
Vengamanaidu Modepalli, biologiste à la Marine Biological Association à Plymouth, au Royaume-Uni, était intrigué par le comportement des anémones vertes (Anemonia viridis) d’un aquarium de cet institut : volets ouverts dans la pièce, les animaux marins pointaient leurs tentacules vers le soleil, et sitôt les volets fermés, les tentacules s’organisaient dans l’espace de façon tout à fait hasardeuse. Que se passait-il si on réouvrait les volets ? Facile à deviner : les tentacules s’orientaient en quelques minutes vers la source de lumière.
L’anecdote, racontée par New Scientist, a été le point de départ d’un travail de recherche, duquel Vengamanaidu Modepalli et ses collègues concluent que l’anémone verte est le premier animal connu “héliotropique”. Si ces résultats n’ont pas encore été soumis à des pairs, ils sont disponibles sur le site Biorxiv.
Les scientifiques ont commencé par vérifier que les anémones vertes s’orientaient aussi selon le soleil dans leur milieu naturel, avant de réaliser plusieurs expériences dans un aquarium. Tout comme les végétaux héliotropiques, les anémones de mer sont sensibles à la lumière bleue du soleil.
Les chercheurs sont allés plus loin puisqu’ils pensent avoir découvert ce qui motive l’héliotropisme des anémones vertes : leur algue symbiote. Plus précisément, la photosynthèse qui permet à l’algue de fabriquer des glucides à partir de la lumière. Les anémones vertes vivent en symbiose avec une algue (Symbiodinium) qui loge dans leurs tissus. En enlevant les algues symbiotes des anémones, les chercheurs ont réduit de plus de 60 % le nombre de tentacules pointant vers la source lumineuse.
D’autres espèces d’anémones, des méduses et autres animaux marins sont connus pour se déplacer au plus proche d’une source lumineuse. C’est la phototaxie. “Mais les anémones sont les premières à traquer le soleil en restant stationnaire”, indique New Scientist. Pour Vengamanaidu Modepalli, ce comportement s’expliquerait par la configuration exiguë de l’habitat rocheux de ces anémones qui auraient donc du mal à se déplacer.
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