“Top Gear” part à la casse

Top Gear “est parti à la casse”, soupire le quotidien londonien The Times.

L’émission automobile mythique de la BBC, diffusée depuis 1977 et vue à son pic de popularité par 350 millions de personnes chaque semaine à travers le monde, a été suspendue indéfiniment à la mi-novembre par le média public britannique.

L’ancien joueur de cricket et animateur télé Freddie Flintoff, à Paris, en marge d’une course de formule E organisée au printemps 2018. . Photo Sam Bloxham/FIA Formula/Getty Image /AFP
L’ancien joueur de cricket et animateur télé Freddie Flintoff, à Paris, en marge d’une course de formule E organisée au printemps 2018. . Photo Sam Bloxham/FIA Formula/Getty Image /AFP

La décision intervient près d’un an après le grave accident subi par Freddie Flintoff, ancien joueur de cricket star de l’équipe d’Angleterre reconverti en présentateur du magazine télé.

Son véhicule décapotable à trois roues s’est retourné au cours d’un tournage. Bilan : une mâchoire escamotée et des cotes fracturées. “On ne l’a presque plus revu en public depuis”, indique le tabloïd The Sun.

“Il était le meilleur présentateur depuis plus d’une décennie”, souligne le journal de gauche The Guardian. Sans lui, l’émission était condamnée à rentrer au garage.

Plusieurs de ses prédécesseurs avaient déjà frôlé la mort, à l’image de Richard Hammond, resté plongé dans le coma après un crash à quasiment 500 km/h.

C’était tout le sel de Top Gear : des courses hors norme, des défis loufoques, de la vitesse et des célébrités en guest star, comme Tom Cruise, Cameron Diaz ou Rowan Atkinson, alias Mr Bean.

Un match de football-voitures organisé par l’équipe de “Top Gear”, à Hong Kong, en février 2009.. Photo Bobby Yip/REUTERS
Un match de football-voitures organisé par l’équipe de “Top Gear”, à Hong Kong, en février 2009.. Photo Bobby Yip/REUTERS

Top Gear était immensément populaire dans les années 1980 et 1990, avant de s’essouffler et de prendre fin en 2001”, retrace le Sun.

Dès l’année suivante, l’émission reprend avec, au volant, un trio emmené par le charismatique et controversé Jeremy Clarkson.

C’est l’âge d’or.

“Ils cultivaient un style viril de franche camaraderie qui séduisait l’Anglais moyen, et pas seulement les passionnés de bagnoles”, décrit le journal conservateur The Daily Telegraph, un brin nostalgique. Leur tour de piste prendra fin avec le départ de Clarkson, en 2015, licencié pour avoir frappé un producteur.

La triplette infernale James May, Jeremy Clarkson et Richard Hammond (de gauche à droite) paradent sur le Tower Bridge, à Londres, en septembre 2008, pour promouvoir une nouvelle saison de “Top Gear”. . Photo Shaun Curry/AFP
La triplette infernale James May, Jeremy Clarkson et Richard Hammond (de gauche à droite) paradent sur le Tower Bridge, à Londres, en septembre 2008, pour promouvoir une nouvelle saison de “Top Gear”. . Photo Shaun Curry/AFP

Si Freddie Flintoff est parvenu à ralentir le déclin de l’émission, voire à faire remonter les audiences, Top Gear n’avait plus grand-chose dans le moteur.

Par bien des aspects, “c’est la relique d’un âge révolu”, concède le Daily Telegraph. Par son image macho, son côté anachronique : “Aujourd’hui, les jeunes cherchent les voitures sur Google et regardent les cascades sur YouTube.”

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