« Top Chef 2023 » : Jérémie Falissard réagit à son élimination

Jérémie Falissard, le candidat éliminé de la compétition de Top Chef réagit
Jérémie Falissard, le candidat éliminé de la compétition de Top Chef réagit

TÉLÉVISION - Le doyen de la saison a rendu ses manchettes. Ce mercredi 10 mai, Jérémie Falissard a quitté les cuisines de « Top Chef 2023 ». S’il avait intégré la brigade de Glenn Viel dès le premier épisode du concours de M6, il n’a pas réussi à conserver sa place pour atteindre les quarts de finale.

Lors de ce nouveau prime, les candidats se sont confrontés à la traditionnelle boîte noire. Pour cette épreuve emblématique, Jérémie a fait équipe avec Mathieu, Glenn Viel et Paul Pairet. Si le quatuor a réussi à reproduire quasiment le même visuel que le plat réalisé par le chef doublement étoilé Pascal Barbot, tout s’est joué sur les détails de leur raviole.

Envoyé en épreuve éliminatoire, Jérémie devait préparer un oignon qui se voulait impactant en photo. Les chefs ont regretté le côté « déjà-vu » de son assiette ainsi qu’un manque d’oignon. Et c’est donc dans la brigade cachée qu’on l’a retrouvé pour un nouveau duel face à Danny.

Cette semaine, ils devaient réaliser un plat salé avec une surprise à la découpe. Malheureusement pour le candidat qui vit au Canada, son millefeuille de légumes dans une raviole n’a pas réussi à détrôner le candidat aux manchettes rouges, qui se rapproche de plus en plus des quarts de finale.

À 40 ans, Jérémie dispose d’une solide expérience en cuisine. D’abord apprenti, il gravit les échelons dans plusieurs restaurants dans le sud de la France, à Paris et à Londres. Il s’éloigne un temps du monde culinaire, en désaccord avec la « mentalité à l’ancienne », et devient barman à Londres puis à Montréal où il s’installe définitivement en 2005. Depuis, Jérémie est devenu un véritable restaurateur businessman puisqu’il est à la tête de six établissements : deux pizzerias, un restaurant gastronomique, un bistrot et deux bars à cocktails.

Après son élimination, il a accepté de répondre à quelques questions posées par Le HuffPost:

Vous quittez Top Chef en déclarant « C’est un coup de massue que je prends derrière la nuque ». Pourquoi ? 

Je suis quelqu’un de très compétiteur, que ce soit dans ma vie professionnelle ou dans le sport en général. Je me suis vraiment pris au jeu du concours et quand on s’approche des quarts de finale, forcément on se dit qu’on peut aller au bout. Le problème c’est que ça se joue sur des petits détails. On l’a vu avec l’épreuve de la boîte noire. Je pense que sur la seconde épreuve, mon plat d’oignon n’est pas mauvais mais peut-être qu’il n’a pas fait la différence sur les palais. J’avais donné mon maximum cette journée-là et savoir qu’on perd, forcément c’est décevant.

Quels détails en particulier aurait pu faire la différence selon vous ?

L’épreuve était d’embellir un plat pour une photo de magazine, donc j’ai fait des efforts sur le côté esthétique et sur le goût. Peut-être que j’en ai trop fait et que c’était du déjà-vu. On m’a aussi reproché qu’il n’y avait pas assez d’oignon. J’ai été assez surpris car je l’ai beaucoup utilisé. Comme je le dis, ça dépend des chefs. J’imagine que ce n’était pas la bonne direction à prendre ce jour-là.

« Glenn Viel est devenu un pote »

Comment avez-vous constitué votre équipe pour l’épreuve de la boîte noire ? 

Dans ce plat, j’ai ressenti des notes asiatiques avec les réductions, les glaçages et les cuissons un peu lentes. Donc pour moi, c’était judicieux d’avoir Paul Pairet car il est habitué à travailler ce genre de notes dans ses restaurants à Shanghai. Forcément j’ai aussi pris mon chef de brigade Glenn Viel et mon partenaire Mathieu. C’était normal que je le choisisse.

En parlant de Glenn Viel, quelle était votre relation avec lui ? 

C’était une relation finalement très amicale. On est de la même génération, avec quelques années d’écart. J’ai beaucoup aimé son leadership naturel, son charisme et sa vision culinaire. On a beaucoup de points communs, même sur l’humour et les façons de penser. On peut dire que c’est devenu un pote. Quand je suis parti, j’ai tenu à le mentionner car c’est quelque chose qui m’a beaucoup marqué dans cette compétition.

Que vous a-t-il apporté ?

En fait, je me suis rendu compte qu’on a une philosophie de cuisine très semblable, à savoir d’aller vraiment sur les points forts : toujours avoir une belle cuisson, faire une belle protéine, penser aux assaisonnements, faire une petite sauce, une petite différence sur une huile ou une épice, travailler un légume mais le respecter, avoir une assiette très lisible. Il avait tendance à souvent mentionner tous ces petits facteurs. Entendre ce genre de mots me remettait un peu les pieds sur terre et en même temps, c’était rassurant car c’est quand même un chef 3 étoiles.

Avec votre brigade, votre cri de guerre était « One team, one dream ». Qui en a eu l’idée ?

Je pense que c’est Mathieu qui nous a sorti ça une fois. C’est un slogan assez connu dans la langue anglaise. C’était rigolo et c’est devenu notre petit cri de guerre à tous les quatre. On s’est tous très bien entendus d’ailleurs. Je pense que la brigade orange de cette année, avec le niveau d’expérience de chacun, était la plus forte.

« Ce sont des petits cadors de la cuisine française »

Justement, pensez-vous que cette saison soit celle avec le plus haut niveau ?

J’étais le doyen de la compétition avec mes 40 ans et j’ai été énormément surpris par le niveau des jeunes. À leur âge, je n’avais pas forcément les mêmes compétences et je trouve que chacun avait une grande maturité. Sur certains points, la différence d’âge n’existait plus car on partageait la même vision et la même passion. Je me suis vite rendu compte que ce sont des petits cadors de la cuisine française. Certains sont déjà chefs et sous-chefs dans des macarons Michelin, des postes avec énormément de responsabilités qui requièrent d’être matures et d’avoir la tête sur les épaules.

Ils vous ont d’ailleurs surnommé affectueusement « Papa ».

Je pense que c’est par rapport à mon âge et aux échanges qu’on a eus. J’ai essayé d’être là pour beaucoup, que ce soit au niveau des conseils, pour remonter le moral, etc. J’ai pris mon rôle à cœur. Et puis j’ai des enfants, donc je pense qu’il y avait une petite note d’humour derrière ça (rires).

Avez-vous été surpris de retrouver Danny dans la brigade cachée ? 

Oui et non. Je sais que Danny est un grand cuisinier. Là où j’ai été surpris, c’était de le voir partir aussi tôt. Quand je suis arrivé sur ce concours secret, je l’étais un peu moins car je sais que c’est quelqu’un capable d’y être et il l’a prouvé.

Qu’est-ce qui a pu vous manquer sur cette épreuve ? 

Je n’ai pas vraiment fait d’erreur, j’ai trouvé que mon plat était bien exécuté. Par rapport à ma cuisine et ce que j’aime faire, il avait tout. Je suis fier de ce que j’ai envoyé et je suis parti la tête haute.

«  Ça valait le coup de traverser l’océan Atlantique »

Vous habitez aujourd’hui à Montréal. La version canadienne de Top Chef ne vous tente pas ?

En fait, j’ai été approché à deux reprises par Top Chef Canada. Je suis Français à la base et je n’ai pas la même philosophie de cuisine qu’en Amérique du Nord, donc je n’étais pas prêt à y aller. Quand j’ai reçu l’email pour participer à Top Chef France, j’ai dit oui sans hésiter.

Quelles étaient vos motivations pour accepter ?

Déjà rendre fier ma famille et mes associés. Et aussi montrer à la France qui je suis devenu à travers toutes ces années. J’en ai bavé dans mon parcours professionnel car je viens d’une génération qui était beaucoup plus difficile. Il y avait des choses qu’on acceptait plus et qui passerait beaucoup moins aujourd’hui.

Je peux dire avec une grande fierté qu’aujourd’hui je suis épanoui, que j’ai surtout réussi à rester dans ce métier-là malgré les hauts et les bas. C’était important pour moi de laisser une belle signature. Ça valait le coup de traverser l’océan Atlantique pour vivre cette expérience extraordinaire avec des rencontres incroyables. Si la production me demande de revenir cette année, ce sera avec plaisir.

Quels sont vos projets futurs ?

J’ai une pizzeria à Montréal qui s’appelle Fugazzi. Avec mes associés, on continue son développement pour ouvrir des petites succursales et proposer une offre à emporter. Ça va s’appeler Fugazzi Presto et on souhaite devenir une chaîne à travers tout le Canada. En parallèle de ça, je travaille avec un chef français pour monter le niveau de nos établissements et arriver à entrer dans la liste des 100 meilleurs restaurants du Canada.

L’ouverture d’une table en France n’est pas à l’ordre du jour ?

J’ai un rêve d’enfance que je voudrais bien accomplir en fin de carrière, si je peux dire ça comme ça. J’aimerais ouvrir un restaurant sur le bord d’une plage à Sainte-Maxime en Côte d’Azur. Je suis originaire de là-bas et ce serait une belle réussite.

Un petit prono pour la finale ?

En cuisine, il faut avoir un certain déclic qui vient naturellement. C’est très important si on veut devenir un bon cuisinier. Et pour moi, Hugo l’a eu. Il a compris ce qu’était la cuisine. Je trouve qu’il a une vision superbe et qu’il a toutes les armes en main pour arriver en finale. Et puis je pense aussi à Danny. Il a cette envie, cette personnalité, cette identité qui lui est propre et qui fonctionne.

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