Quand Tony Blair voyait dans les frises du Parthénon un levier pour accueillir les JO

C’est un nouvel épisode dans l’interminable querelle entre Londres et Athènes au sujet des frises en marbre du Parthénon. Ces sculptures, vieilles de 2 500 ans et abritées par le British Museum depuis 1816, font l’objet d’une longue dispute entre la Grèce, qui appelle à la restitution de ces œuvres qu’elle considère comme faisant partie de son patrimoine, et le Royaume-Uni, qui revendique leur propriété.

La publication, ce vendredi 29 décembre, de documents provenant des archives britanniques révèle que le gouvernement britannique “a envisagé un ‘prêt à long terme’ des marbres du Parthénon à la Grèce dans l’espoir d’obtenir un soutien pour la candidature de Londres aux Jeux olympiques de 2012”, écrit le quotidien The Guardian. Le projet daterait de 2003 et aurait été supervisé par Tony Blair, à la tête du gouvernement travailliste d’alors.

“Les marbres pourraient constituer une puissante monnaie d’échange dans le cadre du vote du CIO [Comité international olympique] pour une candidature [de Londres] aux Jeux olympiques de 2012” écrivait, au Premier ministre, Sarah Hunter sa conseillère en matière de politique culturelle. De son côté, la ministre de la culture de l’époque, Tessa Jowell, avait indiqué à Tony Blair que la période d’un tel prêt serait du “long terme, voire permanente”.

Échange de bonnes volontés

À l’époque, la Grèce occupait la présidence tournante de l’Union européenne, et se préparait à accueillir les Jeux olympiques 2004 à Athènes. Selon les documents, le Premier ministre grec de l’époque, Costas Simitis, avait proposé à Londres d’envisager une restitution des frises à temps pour l’événement afin de les exposer dans le musée de l’Acropole qui devait être construit à cet effet.

Un projet qui a donc été considéré par le gouvernement britannique comme étant possible en échange d’un soutien grec quant à la candidature de Londres pour les JO de 2012. “Dans une note manuscrite griffonnée sur la lettre dactylographiée [de Sarah Hunter], Blair a écrit qu’il était favorable à l’ouverture d’un canal de communication pour persuader le British Museum des avantages d’un tel arrangement”, détaille le Financial Times.

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