Titanic : Paul-Henri Nargeolet était dans le sous-marin d’OceanGate disparu, qui est cet explorateur connu ?

Paul-Henri Nargeolet, célèbre océanaute français, fait partie des cinq personnes disparues à bord d’un sous-marin parti explorer le Titanic, dimanche 18 juin.
Paul-Henri Nargeolet, célèbre océanaute français, fait partie des cinq personnes disparues à bord d’un sous-marin parti explorer le Titanic, dimanche 18 juin.

DISPARITION - Un Français parmi les disparus. Paul-Henri Nargeolet, océanaute et ancien commandant de la Marine nationale, fait partie des cinq personnes montées à bord du sous-marin disparu dimanche 20 juin à proximité de l’épave du Titanic, dans une région reculée de l’océan Atlantique, au large de l’Amérique du Nord.

Sa famille a confirmé sa présence à bord de l’appareil à BFMTV. Un membre de l’entourage de l’océanaute avait plus tôt confirmé son implication dans la mission au Parisien.

Surnommé « Monsieur Titanic »

Parfois surnommé « Monsieur Titanic » dans la presse, Pierre-Henri Nargeolet a mené la première expédition vers le célèbre paquebot à bord du Nautile en 1987, deux ans après la découverte de l’épave. Ce dimanche, il devait s’y rendre une nouvelle fois lors d’une expédition opérée par OceanGate Expeditions, une entreprise privée.

À 75 ans, cet ancien directeur du programme des recherches sous-marines au sein de la société RMS Titanic Inc et de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a totalisé plus de 35 expéditions vers le Titanic. On lui attribue la remontée de plus de 5 000 artefacts, dont une section de 20 tonnes de la coque du navire appelée « the big peace » (« le gros morceau », en français).

Paul-Henri Nargeolet était parfaitement conscient des dangers induits par ce type de voyage en eaux profondes. « Que vous soyez à 11 m ou 11 km de profondeur, si quelque chose de grave se produit, le résultat est le même. Lorsque vous êtes en eau très profonde, vous êtes mort avant de vous rendre compte que quelque chose ne va pas », disait-il dans une précédente interview.

Né à Chamonix au sortir de la guerre, l’explorateur est passé par la case armée, de 1976 à 1978, à Cherbourg, en tant que commandant du Premier Groupe de Plongeurs Démineurs. Il avait épousé en premier mariage une Américaine décédée en 2017.

Trois jours avant l’expédition portée disparue, Paul-Henri Nargeolet posait en manteau jaune sur des photos de la compagnie OceanGate.

Qui sont les autres disparus ?

À bord du submersible se trouvaient quatre spécialistes et un pilote. Parmi eux, l’homme d’affaires britannique Hamish Harding, fondateur d’Action Group et président d’Action Aviation. Il avait annoncé dans une publication sur Instagram sa participation à l’expédition, un post dans lequel il assurait que Paul-Henri Nargeolet se trouvait à ses côtés.

« L’équipe du sous-marin compte quelques explorateurs légendaires, dont certains ont effectué plus de 30 plongées sur le RMS Titanic depuis les années 1980, dont Paul-Henri Nargeolet », avait écrit le businessman sur le réseau social.

En mai 2021, sur Instagram, Hamish Harding se décrivait comme un « mari, père de deux enfants, un explorateur passionné » vivant à Dubaï. « Je saisis toute opportunité de voyager, de battre des records du monde et de piloter des jets ».

Le businessman est allé dans l’espace il y a un an, à bord de la fusée de Blue Origin, New Shepard, pour un vol de dix minutes marquant la cinquième mission habitée réussie pour l’entreprise de Jeff Bezos. Ce dernier est d’ailleurs son « mentor ».

La présence du PDG d’OceanGate, Stockton Rush, de Shahzada Darwood, un homme d’affaires pakistanais, et de son fils Suleman, ont également été confirmées par leurs entreprises respectives.

Moins de 70 heures d’oxygène

Le Titan a disparu dimanche 18 juin, à 21 h 13 heure locale (3 h 13 en France), environ 1 h 45 après le début de l'expédition. Pour l’instant, nul ne sait dans quel état se trouve le submersible, qui ne dispose, selon les gardes-côtes américains, que de 70 heures d’oxygène au maximum.

« Nous travaillons très, très dur » pour le retrouver, a assuré le contre-amiral John Mauger, ajoutant que les recherches se concentraient sur une zone « à environ 1,450 km à l’est de Cape Cod, à une profondeur d’environ 4,000 m ».

Sans avoir étudié l’engin lui-même, Alistair Greig, professeur d’ingénierie marine au University College London, a évoqué deux théories possibles sur la base des images de l’appareil publiées par la presse. Il estime que s’il a eu un problème d’électricité ou de communication, il pourrait être remonté à la surface, flottant « en attendant d’être retrouvé ».

« Un autre scénario est que la coque a été compromise », et qu’il y ait eu une fuite. « Alors le pronostic n’est pas bon », a-t-il ajouté. Et « très peu de vaisseaux peuvent aller » à la profondeur à laquelle il pourrait avoir coulé, selon lui.

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