Titanic : Disparition du sous-marin OceanGate avec cinq personnes à bord, ce que l’on sait

ÉTATS-UNIS - Les garde-côtes américains et canadiens continuent à chercher un petit sous-marin touristique porté disparu avec à son bord cinq personnes, parties visiter l’épave du Titanic dans une région reculée de l’océan Atlantique au large de l’Amérique du Nord.

La compagnie OceanGate qui opère le submersible a assuré dans un communiqué cette nuit mobiliser toutes les options pour ramener l’équipage en sécurité. Elle n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

Le submersible a commencé sa descente dimanche matin mais a perdu le contact avec l’équipage du Polar Prince, le navire de soutien qui l’a transporté sur le site, 1 heure et 45 minutes après le début de sa descente, ont indiqué des responsables.

• Des recherches compliquées

Les autorités ont été averties dimanche après-midi par l’opérateur de l’engin, OceanGate Expeditions, qu’il avait disparu, a affirmé lors d’une conférence de presse le contre-amiral John Mauger, des garde-côtes américains.

« Nous travaillons très, très dur » pour le retrouver, a-t-il dit. Selon lui, les recherches, en surface et sous l’eau, concernent une région « à environ 1.450 km à l’est de Cape Cod, à une profondeur d’environ 4.000 m ». « C’est une région lointaine et il est compliqué de mener des recherches dans une telle zone », a-t-il ajouté, estimant que le submersible disposait encore de réserves d’oxygène de 70 heures ou plus.

Les recherches aériennes, infructueuses durant toute la journée, ont été suspendues pour la nuit, ont tweeté les gardes-côtés américains lundi vers 21h00 (01H00 GMT mardi). Elles reprendront dans la journée.

Deux avions, un C-130 américain et un P8 canadien équipé d’un sonar capable de détecter les sous-marins, sont engagés dans les recherches, selon les garde-côtes américains.

Les conditions météorologiques dans la région au moment du départ de l’équipge comprenaient une mer agitée, avec des vagues pouvant aller jusqu’à deux mètres et des conditions brumeuses, selon CNN. Si ces conditions ne sont pas trop inhabituelles pour la région, elles pourraient entraîner des retards pour les équipes de recherche en raison de la difficulté d’utiliser certains équipements aériens dans les nuages ​​bas.

• Qui sont les passagers ?

Parmi les cinq passagers se trouve l’homme d’affaires, aviateur et touriste spatial britannique Hamish Harding, 58 ans, PDG de l’entreprise de vente de jets privés Action Aviation basée à Dubaï.

« Le sous-marin a été lancé avec succès et Hamish est actuellement en plongée », avait tweeté Action Aviation dimanche, précisant que la mission avait commencé « ce matin à 4 heures ».

« L’équipage du sous-marin est composé de quelques explorateurs légendaires, dont certains ont effectué plus de 30 plongées sur le RMS Titanic depuis les années 1980 », avait indiqué Hamish Harding sur son compte Instagram samedi en annonçant sa participation au voyage. Il avait cité l’océanaute français Paul-Henri Nargeolet, mais pour le moment la disparition de ce dernier n’est pas confirmée.

Shahzada Dawood, vice-président du conglomérat Engro basé à Karachi, dans le sud du Pakistan, et son fils Suleman sont également à bord du submersible, a indiqué leur famille dans un communiqué. « Pour l’heure, le contact a été perdu avec le submersible et il y a peu d’informations disponibles », a-t-elle expliqué.

« Nous sommes reconnaissants pour les inquiétudes exprimées par nos collègues et amis et nous voudrions demander à tout le monde de prier pour leur sécurité », a-t-elle ajouté. Engro a des investissements dans plusieurs secteurs d’activité : l’énergie, l’agriculture, la pétrochimie et les télécommunications.

Le père de Shahzada, Hussain Dawood, est régulièrement cité par la presse pakistanaise parmi les hommes les plus riches du pays.

Le contre-amiral Mauger n’a pas voulu donner d’informations sur les personnes se trouvant à bord « par respect pour les familles », se contentant de dire que selon l’opérateur, il s’agissait d’un pilote et de quatre autres personnes. Contactée par l’AFP, Action Aviation s’est pour sa part refusée à tout commentaire.

• Un submersible iconique

Sur son site, l’entreprise indique qu’une mission visitant le Titanic était « en cours », du 12 au 20 juin. Le seul appareil de l’entreprise capable d’aller à la profondeur du Titanic est le Titan, « un submersible conçu pour emmener cinq personnes à des profondeurs de 4.000 mètres », avec une autonomie de 96 heures pour un équipage de cinq personnes.

Fait de fibre de carbone et de titane, le sous-marins dispose d’un système de survie jusqu’à 96 heures. Pendant sa conférence de presse, le contre-amiral Mauger a estimé que l’équipage disposait de 70 à 96 heures d’oxygène.

SkyNews explique pour sa part qu’en temps normal, le sous-marin envoie des signaux toutes les 50 minutes. Or, aucun signal n’aurait été émis depuis au moins sept heures.

Le journaliste de CBS, David Pogue, qui a voyagé à bord l’année dernière a expliqué à la BBC que lorsqu’un navire est directement au-dessus du sous-marin, il est possible d’échanger de courts messages texte. Sinon, la communication via les systèmes GPS ou radio n’est pas possible. Selon Pogue, il n’est pas non plus possible pour les personnes à bord du sous-marin de s’échapper par eux-mêmes car ils sont scellés à l’intérieur depuis l’extérieur.

• Deux premières pistes

Sans avoir étudié l’engin lui-même, Alistair Greig, professeur d’ingénierie marine au University College London, a évoqué deux théories possibles sur la base des images de l’appareil publiées par la presse.

Il estime que s’il a eu un problème d’électricité ou de communication, il pourrait être remonté à la surface, flottant « en attendant d’être retrouvé ». « Un autre scénario est que la coque a été compromise », et qu’il y ait eu une fuite. « Alors le pronostic n’est pas bon », a-t-il ajouté.

Et « très peu de vaisseaux peuvent aller » à la profondeur à laquelle il pourrait avoir coulé, selon lui.

Parti de Southampton le 10 avril 1912 pour rejoindre New York, le Titanic, plus grand paquebot du monde au moment de sa mise à l’eau, a fait naufrage après avoir percuté un iceberg cinq jours plus tard. Sur les 2.224 passagers et membres de l’équipage, près de 1.500 ont péri.

L’épave a été découverte en 1985 à 650 kilomètres des côtes canadiennes, par 4.000 mètres de fond dans les eaux internationales de l’océan Atlantique. Depuis, chercheurs de trésors et touristes lui rendent visite.

À voir également sur Le HuffPost :

Dans « Sans filtre » de Ruben Östlund, le yacht qui sert de décor est mythique

L’épave d’un navire torpillé pendant la Seconde Guerre mondiale retrouvée