Titanic : les cinq passagers du sous-marin disparu sont morts, annoncent les gardes-côtes

Titanic : les cinq passagers du sous-marin disparu sont morts, annonce OceanGate (Photo du Titan qui a disparu dans l’Atlantique)
Titanic : les cinq passagers du sous-marin disparu sont morts, annonce OceanGate (Photo du Titan qui a disparu dans l’Atlantique)

TITANIC - Après des jours de recherches et de suspens, l’espoir prend fin. Les cinq passagers du submersible recherché dans l’Atlantique sont morts, a annoncé OceanGate, organisatrice de l’expédition, dans un communiqué. Une information confirmée par les gardes-côtes américains quelques minutes plus tard.

« Nous estimons à présent que notre patron Stockton Rush, Shahzada Dawood et de son fils Suleman, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet sont malheureusement morts », a indiqué la société dans un communiqué.

Les débris du submersible retrouvés près de l’épave du Titanic correspondent à une « implosion catastrophique » de l’appareil, ont déclaré jeudi les garde-côtes américains lors d’un point presse depuis Boston. Il a évoqué une « perte catastrophique » de pression à l’origine de l’accident.

Ces derniers ont annoncé plus tôt dans la journée sur Twitter qu’un « champ de débris » avait été localisé « dans la zone de recherche par un ROV (Remotely Operated Vehicle, soit engin téléguidé, ndlr) près du Titanic » , le célébrissime paquebot de croisière qui avait sombré il y a 111 ans au large des États-Unis et du Canada.

La probable implosion détectée par la Navy

À peine le dénouement de cette tragédie connue, le Wall Street Journal a révélé ce jeudi soir que la marine américaine avait détecté dès dimanche, peu après la perte de contact avec l’appareil, un signal indiquant la probable implosion du submersible.

Selon une source anonyme au sein de l’US Navy, un instrument « top secret » dédié à détecter et surveiller les sous-marins a enregistré un signal acoustique suspecté de correspondre à l’implosion du Titan quelques heures après que ce submersible fut porté disparu dimanche près de l’épave du Titanic.

« L’US Navy a analysé les données acoustiques et détecté une anomalie pouvant correspondre à une implosion ou une explosion dans la zone où le Titan opérait quand les communications ont été perdues », a déclaré un responsable au Wall Street Journal.

La marine américaine a immédiatement relayé cette information aux responsables orchestrant les recherches, a précisé une source à CNN, ajoutant que ces éléments avaient permis de circonscrire la zone de fouilles.

Des bruits sous l’eau avaient suscité l’espoir

Les secouristes avaient évalué à 11:08 GMT (13h heure de Paris) ce jeudi l’heure à laquelle les passagers pourraient se trouver à court d’oxygène à bord du Titan, petit explorateur en eaux profondes de l’entreprise privée américaine OceanGate Expeditions. Porté disparu depuis dimanche, l’engin disposait d’une autonomie théorique de 96 heures en plongée.

L’annonce mercredi de la détection de bruits sous l’eau par des avions P-3 canadiens a suscité de l’espoir et orienté l’armada multinationale de sauveteurs dépêchés sur place, sans que l’origine des bruits ne soit déterminée.

Surveillance aérienne à l’aide d’avions C-130 ou P3, navires dotés de robots sous-marins : les moyens déployés notamment par les armées américaine et canadienne avaient continué jeudi d’arriver sur le site où est stationné le Polar Prince, le navire duquel est parti le submersible Titan.

Contact coupé moins de deux heures après le départ du Titan

L’Atalante, un navire de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), était arrivé sur place tôt jeudi, a annoncé l’institut. Il est doté d’un robot, le ROV Victor 6000, capable de plonger jusqu’à l’épave du Titanic qui gît par près de 4.000 mètres de fond.

Le Victor 6000 était le « principal espoir » pour une opération de secours sous-marine, avait déclaré aux journalistes Rob Larter, un expert du British Antarctic Survey (un organisme britannique de recherche basé à Cambridge). La zone de recherches en surface s’étendait sur 20.000 kilomètres carrés.

Le Titan, long d’environ 6,5 mètres, a plongé dimanche et devait refaire surface sept heures plus tard mais le contact a été perdu moins de deux heures après son départ. Mardi midi, les garde-côtes américains avaient prévenu qu’il restait « environ 40 heures d’air respirable » à bord.

Des négligences potentielles

Depuis le début des recherches, des informations mettant en cause OceanGate sont dévoilées sur de possibles négligences techniques de l’appareil de tourisme sous-marin. Une plainte de 2018 consultée par l’AFP indique qu’un ex-dirigeant de la compagnie, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du submersible.

Selon cet ancien directeur des opérations marines, un hublot à l’avant de l’appareil a été conçu pour résister à la pression subie à 1.300 m de profondeur et non à 4.000 m.

Le patron d’OceanGate, l’Américain Stockton Rush, est à bord, aux côtés d’un richissime homme d’affaires britannique, Hamish Harding (58 ans), de l’ancien plongeur et militaire de la marine, le Français Paul-Henri Nargeolet (77 ans) -- surnommé « M. Titanic » --, et du magnat pakistanais Shahzada Dawood (48 ans) et de son fils Suleman (19 ans) -- tous deux ayant également la nationalité britannique.

De « véritables explorateurs »

« Ces hommes étaient de véritables explorateurs qui partageaient un esprit d’aventure et une passion profonde pour l’exploration et la protection des océans de la planète », a salué OceanGate, disant « pleurer la perte de vies humaines ».

Le contre-amiral Mauger a présenté ses « sincères condoléances » aux familles des disparus.

Du côté de Londres, qui a perdu trois ressortissants, le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly a déploré sur Twitter la « tragique nouvelle » et exprimé aux familles le « soutien » et les « condoléances profondes » de son gouvernement.

Pour 250.000 dollars la place, ils se sont engagés dans une exploration des restes de ce qui fut l’une des plus grandes catastrophes maritimes du XXe siècle. Le Titanic a fait naufrage lors de son voyage inaugural en avril 1912, après avoir percuté un iceberg, provoquant la mort de près de 1.500 passagers et membres d’équipage. Depuis la découverte de l’épave en 1985, scientifiques, chercheurs de trésors et riches touristes lui rendent visite, entretenant ainsi le mythe.

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