Sous le pas de tir d’Ariane 6, des vestiges archéologiques vieux de 4000 ans

À quelques heures du décollage de la fusée européenne Ariane 6, des vestiges archéologiques mis au jour sous son pas de tir nous rappellent que les traces de notre passé se trouvent même là où on les y attend le moins.

Il y a quelque chose de poétique à imaginer qu’à l’endroit même où s’apprête à décoller pour la première fois le nouveau lanceur européen Ariane 6, des hommes, des femmes et enfants ont vécu il y a 4000 ans. Cette drôle de jonction entre notre lointain passé et notre avenir, nous la devons à des fouilles réalisées en 2015 par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).

Cette année-là, la construction du pas de tir de la fusée dans l’enceinte du Centre spatial guyanais (CSG) avait nécessité l’ouverture de grandes carrières de sable et une série d'investigations archéologiques, le lieu ayant été fréquenté par des groupes humains dès l’époque précolombienne.

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Un lieu de vie sur plusieurs millénaires

Rapidement, les sondages ont apporté leur lot de découvertes. Sur l’ensemble du périmètre d’exploitation de la carrière Luna-S2, d’environ 13,6 hectares, plusieurs occupations humaines ont été mises au jour. Les plus anciennes ont laissé derrière elles des foyers préhistoriques faits d’amas de quartz agglutiné par la chauffe.

Sandrine Delpech, Inrap
Sandrine Delpech, Inrap

Les amas du quartz trouvés dans le niveau le plus ancien du site. Crédits : Sandrine Delpech/Inrap

Autour de ces foyers, les traces d’une activité domestique ont également pu être identifiées : des meules (qui servaient à écraser ou broyer différents matériaux), des molettes (qui est l'outil avec lequel on broyait sur la meule) et des éclats de pierre jonchaient le sol. Selon les archéologues, ce mobilier pourrait dater de 4000 ans avant J.-C. jusqu’au début de notre ère.

D’autres traces d’occupation plus récentes viennent se superposer à ces vestiges. Ont notamment été identifiés d’autres pièces de quartz et des fragments de céramique relatifs à un habitat sédentaire daté entre le 2e et le 1er siècle avant J.-C., ainsi que les indices d'une succession d’occupations saisonnières entre 750 et 1500 avant J.-C.

Deux sépultures riches en mobilier

Mais ce sont sans do[...]

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