Tierno Monénembo – Le poulet Afrique et la guerre des couteaux

Pour l’écrivain guinéen Tierno Monénembo, la médiation de paix de dirigeants africains à Kiev, puis à Moscou, ne pouvait être qu’un vœu pieux.  - Credit:SERGEI SUPINSKY / AFP
Pour l’écrivain guinéen Tierno Monénembo, la médiation de paix de dirigeants africains à Kiev, puis à Moscou, ne pouvait être qu’un vœu pieux. - Credit:SERGEI SUPINSKY / AFP

On imagine les mines hilares dans les salles de rédaction de Paris, Berlin, Londres et New York à la vue de cette délégation africaine (Cyril Ramaphosa de l'Afrique du Sud, Macky Sall du Sénégal, Azali Assoumani des Comores et Hakainde Hichilema de la Zambie) partie comme une grande afin de régler l'irréductible conflit Russie-Ukraine. La ridicule histoire de l'aveugle qui vient au secours du borgne ! Le comble, c'est que ce n'est pas la première fois que l'Afrique envoie une mission de paix au-delà du continent, contrairement aux affirmations du président sud-africain. En 1971 déjà, alors que l'apartheid battait son plein, que les colonies portugaises cherchaient désespérément leur indépendance et que les enfants du Biafra faisaient la une des journaux, la défunte OUA (Organisation de l'Union africaine) avait envoyé Senghor, Ahidjo, Gowon et Mobutu pour régler les problèmes de « l'Orient compliqué », comme disait de Gaulle. L'objectif visait à faire appliquer par l'Égypte et Israël la résolution 242 du Conseil de sécurité, bref à débloquer la fameuse mission Jarring. Ce qui est bel et bien une mission de paix !

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