“The Idol”, cette série qui se vautre dans l’obscène et la misogynie

Si vous adorez détester une série, jetez-vous sur The Idol. Il ne reste plus qu’un épisode de la série racoleuse d’HBO [il sera diffusé en France ce 3 juillet, sur Amazon Prime Video] qui fait beaucoup parler d’elle pour toutes sortes de mauvaises raisons. La création annoncée avec fracas de l’auteur et réalisateur dEuphoria Sam Levinson et du chanteur The Weeknd (Abel Tesfaye de son vrai nom) achève son fiasco monumental après avoir fait un flop auprès des critiques et du public. La série fait même désormais office de critère étalon pour juger un programme et savoir si c’est “aussi nul que The Idol”.

Cet interminable psychodrame suit la méga-pop star Jocelyn (Lily-Rose Depp) après un pétage de plombs en public qui rappelle douloureusement celui de Britney Spears. Jocelyn est en pleine dérive quand elle rencontre Tedros (joué par Tesfaye), le propriétaire d’une boîte de nuit. Pourquoi tombe-t-elle amoureuse de ce connard manipulateur ? Mystère. Ce type qui se veut producteur musical est entouré d’une petite cour de minables. Et Tedros et ses courtisans, mélange d’invraisemblables bombes sexuelles et de bons à rien, s’installent alors dans la villa de la star et prennent en main sa vie et sa carrière.

À partir de là, la série se vautre dans l’obscène et les clichés, avec un scénario mal écrit et des performances d’acteur risibles. Un vrai naufrage, sorte de mélange de 50 Nuances de Grey et de Spinal Tap [parodie de documentaire de Rob Reiner, sorti en 1984], sans le second degré et les guitares. Showgirls [Paul Verhoeven, 1995], mais en moins bien.

Aucune distance, aucune ironie

The Idol se voulait peut-être au départ une critique acerbe des excès du show-business, de l’absurdité du star-system et de la sexualisation scandaleuse des mineurs par l’industrie du disque (Jocelyn a commencé sa carrière enfant). Mais c’est difficile à dire puisque la série se repaît précisément de ces dérives sans s’embarrasser d’ironie, de nuances ou de vêtements.

La “garde-robe” de Jocelyn se compose exclusivement de strings griffés et de bandes de tissus ridicules destinées à cacher de temps à autre ses tétons. La série s’ouvre sur un shooting photo où elle tient absolument à enlever le maximum de vêtements malgré les protestations de la personne chargée du respect de l’intimité de la star. Un peu comme si la série cherchait à faire croire d’emblée aux spectateurs : “L’hypersexualisation assumée de Jocelyn est une leçon de féminisme émancipateur.”

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