"The Adams Project", "Free Guy", "Red Notice"... Comment Ryan Reynolds est devenu le roi des comédies d’action
En moins d'une décennie, l'acteur canadien est passé du statut d'acteur de films de séries B, à héros de comédies d'actions ultra rentables.
Il a été enterré vivant, il a porté un costume vert et parlé avec un chat. Il a même été enfant star dans une série canadienne. Mais c’est dans les comédies d’action que Ryan Reynolds est devenu célèbre et excelle désormais.
L’acteur canadien est actuellement à l’affiche de trois des plus gros succès sur Netflix du moment, Adam à travers le temps, comédie biberonnée aux productions de Spielberg des années 1980, Six Underground, film à explosions multiples de Michael Bay, débarqué sur la plateforme de streaming fin 2019 et Red Notice, film d’aventure entre Indiana Jones et L’Affaire Thomas Crown. Il est également le héros de Free Guy, autre blockbuster de Shawn Levy, réalisateur de Adam à travers le temps.
Dans chacun de ces films, Ryan Reynolds incarne le même type de personnage, un héros cool, à l'humour sarcastique et plein d’autodérision, dont chaque punchline fait mouche.
Mais avant de devenir ce personnage charismatique, irrévérencieux et décontracté, Ryan Reynolds a galéré. Il l’a dit lui-même, sa carrière n’a "rien du parcours d’une météorite".
"Le film d’horreur le plus stupide de tous les temps"
Ex-enfant star, l'acteur originaire de Vancouver a débuté au début des années 1990 dans la série Nickelodeon, Fifteen. Il a ensuite (un peu) percé à Hollywood dans une sitcom de la chaîne ABC, intitulée Two Guys, a Girl and a Pizza Place (sobrement traduit en français par Un toit pour trois), de 1998 à 2001.
Son premier rôle principal dans un film, Van Wilder, comédie potache pour adolescents, lui donne une image de fêtard qui lui colle à la peau. "Quand j'entrais dans un bar, les gens alignaient les shots", confie-t-il à GQ.
Il enchaîne ensuite les rôles, touchant à tous les genres sans parvenir à trouver son style, ni à s'imposer parmi les acteurs de sa génération. On le voit ainsi dans des films d'action, comme À toute épreuve, Blade : Trinity, son premier rôle de superhéros en 2004, des comédies (La Théorie du chaos en 2007), des comédies dramatiques (Fireflies in the garden en 2008), un film d'épouvante, Amityville, qu'il qualifie dans une interview à Konbini de "film d’horreur le plus stupide de tous les temps".
Sort du lot, le suffocant thriller Buried, en 2010, dans lequel il est enterré vivant pendant tout le film. D'autres films d'action oubliables émaillent sa filmographie, comme R.I.P.D. Brigade Fantôme en 2013, ou Renaissances en 2015. En 2009, il incarne pour la première fois Deadpool dans X-Men Origins: Wolverine. Un personnage alors dénué de bouche, qui déçoit Ryan Reynolds, grand fan du personnage.
Le troisième superhéros qu'il incarne en 2011 manque de ruiner sa carrière. Green Lantern lui permet de rencontrer sa compagne Blake Lively, mais le film, un horrible nanar, est un bide retentissant. Il n'a cessé depuis de débiner le film, y faisant même référence dans Deadpool.
"Après 'Green Lantern', j’étais inemployable”
“J’ai représenté pendant un bout de temps la mort du super-héros. Après Green Lantern, dans cette catégorie, j’étais à peu près inemployable”, a-t-il ainsi confiera-t-il Variety.
Et pourtant, le film marque un premier tournant dans sa carrière, en lui faisant prendre conscience qu'il doit s'impliquer plus dans ses films.
“J’ai travaillé sur des films qui ont fait d’énormes bides. C’est là que j’ai appris qu’il fallait que je prenne des responsabilités", explique-t-il ainsi au Wall Street Journal.
En parallèle, il s'est pris de passion pour le personnage de Deadpool et travaille à partir de 2005 sur un projet de film. Il lui faudra 11 ans et un gros travail de forcing auprès de la Fox pour réussir à monter le film, mis en scène par Tim Miller. Echaudé par Green Lantern, le studio hésite à investir dans un film avec Ryan Reynolds dans la peau d'un super héros.
"On a écrit le scénario il y a six ans (ndlr en 2010), ça a fuité en ligne et les fans en ont vraiment été fous, a raconté l’acteur dans le Tonight Show de Jimmy Fallon au moment de la sortie du film en 2016. Le studio nous a alors donné une petite somme d’argent pour une séquence d’essai, que nous avons tournée. Et qui est restée sur une étagère pendant quatre ans. Et puis il y a deux ans, elle a fuité 'accidentellement' sur Internet. Les fans de Deadpool sont devenus fous et ont assailli Fox, qui a été presque obligé d’accepter le projet".
"Ils ont lancé 'Deadpool' à contrecœur"
“Ils ont lancé le projet à contrecœur. Et ils m’ont donné le minimum d’argent pour faire le film, évoquait-il encore".
Il vient de lancer un nouveau concept de super héros, un personnage unique, aux antipodes de bien des personnages de l'univers Marvel. "C’est un super héros pas très orthodoxe, expliquait-il ainsi au Wall Street Journal. C’est interdit aux moins de 16 ans. C’est un personnage qui brise le quatrième mur. Il a un cancer. Son costume ressemble à un préservatif rouge géant. Tout ça est très inhabituel pour un super héros."
Fox n'aura pourtant pas à regretter son investissement. Deadpool rapporte 783 millions de dollars au box office. Suivra Deadpool 2, en 2018 et ses 785 millions de dollars au box office. La Fox est rentrée dans ses frais et Ryan Reynolds a trouvé son créneau.
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - La Minute de Ryan Reynolds