Yahoo Actualités Non, Temu n’est pas plus un « logiciel espion » que Shein ou Aliexpress (mais il ne faut pas y faire ses courses pour autant)
CONSOMMATION - Un logiciel espion dans votre portable ? L’application d’e-commerce Temu, l’une des plus téléchargées en France depuis son arrivée en avril dernier, est soupçonnée d’espionner ses utilisateurs. Pourtant, si Temu est loin d’être éthique, rien ne prouve pour le moment que l’application cache un logiciel malveillant.
C’est la suspension de la plateforme Pinduoduo par Google Play, après des révélations de CNN, qui a alimenté ces suspicions. Cette application, créée par la même société que Temu, PDD Holdings, exploitait les vulnérabilités d’Android pour espionner ses concurrents sur le téléphone de ses utilisateurs, et parvenait entre autres à changer leurs paramètres sans leur consentement.
Aucun logiciel espion de ce genre n’a été décelé chez Temu, comme le rappelait dès juin dernier le site de debunking Snopes. Il n’en reste pas moins vrai que tout comme les applications d’e-commerce Shein ou Wish, Temu récolte énormément de données personnelles et manque de transparence sur son utilisation de ces données. Ce sont pour ces mêmes raisons que les fonctionnaires français n’ont pas le droit d’utiliser TikTok sur leur téléphone professionnel.
Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit
D’après une étude du magazine Wired, Temu est tellement low cost que l’entreprise perdrait environ 30 dollars par commande. Une stratégie de ventes à pertes qui n’est pas étonnante, étant donné l’objectif de Temu est de vendre ses services de publicité ciblée à d’autres entreprises. Une stratégie qui dépend des données que le site d’e-commerce récupère grâce à ses centaines de millions d’utilisateurs.
Afin d’attirer un maximum de consommateurs pour améliorer ces services de publicité, l’application est donc conçue pour être addictive, avec des soldes à tout va et la mise en place d’un système de récompenses. Mais tout ça n’en fait pas un logiciel espion pour autant… Juste une énième application de fast fashion, accusée régulièrement de plagier, de vendre des contrefaçons et de reposer sur le travail forcé.
À voir également sur Le HuffPost :
La loi numérique arrive à l’Assemblée nationale avec des risques de crispations pour le camp Macron
