Le temps des kamikazes

“En alerte maximale depuis le début de l’année, le Maroc a été, une fois encore, secoué, dans la nuit de dimanche à lundi, par un attentat terroriste perpétré par un kamikaze, à l’intérieur d’un cybercafé situé dans le quartier populaire de Sidi Moumen, à Casablanca”, rapporte Le Quotidien d’Oran. Sidi Moumen est un des quartiers pauvres de la capitale économique du royaume, “d’où étaient originaires la plupart des kamikazes des attentats de mai 2003” qui avaient fait 45 morts et des dizaines de blessés, rappelle le journal algérien avant de relever que “cet attentat intervient trois jours seulement après l’arrestation, toujours à Casablanca, d’un des suspects dans l’organisation et l’exécution des attaques de mai 2003”.

L’explosion est survenue à la suite d’une altercation entre le propriétaire du cybercafé et deux individus dont le comportement avait suscité des frictions avec les autres clients. “L’attentat a fait un mort (le kamikaze) et quatre blessés, dont le deuxième kamikaze qui a été arrêté alors qu’il tentait de prendre la fuite. Les deux individus ont été identifiés”, signale Aujourd’hui Le Maroc.

Selon le quotidien algérien El-Watan, qui cite des “sources sécuritaires” marocaines, “les deux individus comptaient recevoir des instructions de leurs dirigeants via Internet pour faire exploser leurs bombes dans une autre partie de la ville”. Depuis quelques semaines, le Maroc vit au rythme de la traque des individus soupçonnés “d’intentions réelles de commettre des actes terroristes”, poursuit le journal. “Le royaume du Maroc semble devenir l’une des cibles d’Al-Qaida.”

El-Watan rappelle qu’une centaine de militants de l’association islamiste Al adl wal Ihsane (Parti pour la justice et la bienfaisance) dirigée par le cheikh Abdeslam Yassine, ont été arrêtés à la mi-février dans différentes villes marocaines. Cette association, tolérée par les pouvoirs publics, aurait des liens avec le réseau terroriste d’Al-Qaida. Le quotidien algérien rappelle aussi les déclarations du juge antiterroriste espagnol, Baltazar Garzón devant la commission parlementaire chargée d’enquêter sur les attentats du 11 mars 2004 à Madrid. Selon Garzón, “le Maroc compterait quelque 100 cellules terroristes liées à Al-Qaida et susceptibles de mener des attentats suicides, constituant ainsi la pire menace terroriste pour l’Europe. Chaque cellule compte 5 à 10 membres, ce qui fait environ 900 ou 1 000 personnes qui pourraient être recherchées par la police aujourd’hui au Maroc.”

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