Les Tchadiens accusés d'avoir conspiré contre le président équato-guinéen tous acquittés mais toujours détenus

Épilogue judiciaire, ou presque, dans une affaire qui remonte à décembre 2017 au Cameroun. À l'époque, près de 75 personnes avaient été arrêtées à Yaoundé, Douala, Ebolowa et Kye-Ossi, dans le sud. Une partie avait été libérée, une autre – moins d'une trentaine, majoritairement des ressortissants tchadiens – avait été poursuivie par la justice militaire, accusée de tentative d'assassinat contre le président de la Guinée équatoriale voisine. Après quatre années de procédure, en mars 2022, des peines de 30 et 35 années de prison étaient prononcées. Condamnations contestées par les avocats pour une vingtaine de prévenus. Et finalement, cette année, en appel, au mois de février, ils ont été acquittés. Mais ils sont toujours détenus.

Le 15 février 2024, quand la Cour d'appel du Centre rend sa décision, elle infirme en partie le jugement rendu en 2022 par le tribunal militaire de Yaoundé. Ainsi, elle déclare tous les accusés non coupables de conspiration d'assassinat, hostilité contre la patrie, introduction et transports d'armes. Elle les acquitte, donc.

En revanche, elle déclare douze d'entre eux coupables d'« immigration clandestine ». Pour cela, elle les condamne à 2 millions de FCFA d'amende et deux ans de prison. Mais tous ont déjà passé six années – soit le triple de leur peine – derrière les barreaux.

L'avocat dit aussi avoir saisi le ministère tchadien des Affaires étrangères à travers l'ambassade du Tchad au Cameroun. Les douze détenus tchadiens condamnés pour immigration clandestine ont écrit au parquet pour demander la transmission des résultats d'audience à la prison centrale de Yaoundé pour qu'ils puissent être libérés.


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