Tchad: le Nord, grand oublié de la campagne présidentielle

À trois jours de la fin de la campagne au Tchad, de nombreux observateurs notent qu’aucun des 10 candidats à la présidentielle ne s’est rendu dans le nord du pays. L’ancien B.E.T (Borkou, Ennedi, Tibesti) aujourd’hui divisé en quatre provinces (Borkou, Ennedi est, Ennedi ouest et Tibesti), est une immense zone désertique hostile située dans le Sahara. Pourquoi l’ont-ils omis sur leurs programmes ? « C’est une question de réalisme », estime le chercheur et sociologue, Remadji Hoïnathy.

Avec notre envoyé spécial à Ndjamena, Esdras Ndikumana

Cet immense territoire désertique qui s’étend pratiquement sur la moitié de la superficie duTchad compte à peine 205 000 électeurs, c’est-à-dire 2,5% des Tchadiens en âge de voter recensés par l’Ange, l’agence chargée d’organiser les élections.

En plus de ça, pointe le chercheur Remadji Hoïnaty, c’est une zone difficile d’accès, il faut absolument y aller en avion, et c’est aussi un endroit « où la situation sécuritaire est plutôt volatile », un autre chercheur parle d’un « no man’s land ».

Mais pour Remadji Hoïnaty, les candidats à la présidentielle de 2024 « ont commis une erreur en ne faisant pas campagne dans cette partie du Tchad qui est très importante politiquement ». Toutes les rébellions qui ont pris le pouvoir à Ndjamena depuis 1979 jusqu’à ce jour proviennent de cette région et les candidats se devaient de maintenir un lien avec un territoire qui a longtemps a été marginalisée, explique-t-il.


Lire la suite sur RFI