Le tableau « L’Origine du monde » quitte le musée d’Orsay pour le Centre Pompidou Metz en 2024

Le tableau « L’Origine du monde » quitte le Musée d’Orsay pour le Centre Pompidou-Metz jusqu’en mai 2024.
Raphael GAILLARDE / Gamma-Rapho via Getty Images Le tableau « L’Origine du monde » quitte le Musée d’Orsay pour le Centre Pompidou-Metz jusqu’en mai 2024.

CULTURE - « L’artiste précède la psychanalyse », affirmait Jacques Lacan. Des paroles qui prennent sens dans la toute première rétrospective consacrée au psychanalyste « visionnaire » du XXe siècle, exposé au Centre Pompidou-Metz, à partir de dimanche 31 décembre 2023.

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Elle aura pour tête d’affiche le tableau L’Origine du monde de Gustave Courbet (1866), que Jacques Lacan a possédé. L’œuvre est habituellement exposée au musée d’Orsay.

L’exposition retrace le parcours de ce « penseur visionnaire » qui était un « grand curieux, ami de l’art », révèle Paz Corona à l’AFP. La psychanalyste est associée aux commissaires de l’exposition.

Retracer fidèlement le parcours de Jacques Lacan

La question que les organisateurs se sont posée, dès 2021 et le 40e anniversaire de la mort de Jacques Lacan (1901-1981), était de savoir « comment montrer » le psychanalyste « fascinant et très controversé », explique à l’AFP Marie-Laure Bernadac, commissaire.

« La relation très forte » qu’il a entretenue avec l’art, dont il commentait de nombreuses œuvres, a permis de trouver la bonne équation. Étudiant en psychiatrie, Jacques Lacan étudiera en parallèle les lettres, dès 1925, et écrira des poèmes.

Durant le parcours, organisé par thématiques, des œuvres anciennes que Lacan a pu commenter lors de séminaires côtoient des créations contemporaines qui peuvent « faire écho » à sa pensée, comme « le Stade du miroir », « Le Nom-du-Père », ou encore « Il n’y a pas de rapport sexuel », des thématiques encore d’actualité au XXIe siècle.

L’origine du monde, le cœur de l’exposition

En 1938, il tombe amoureux de l’actrice Sylvia Bataille, épouse séparée de l’écrivain Georges Bataille et belle-sœur du peintre André Masson. Treize ans plus tard, ils achèteront ensemble le tableau L’Origine du monde de Gustave Courbet, tandis que Masson peindra le « Panneau-masque », permettant de cacher « ce sexe que l’on ne doit pas voir mais qui nous regarde », explique Marie-Laure Bernadac.

Pour elle, « c’est assez normal que (Lacan) ait acheté ce tableau ». Lacan abordait déjà, il y a un siècle, de nombreuses thématiques aujourd’hui ancrées dans le débat public, comme la place de la femme, la « mère-veille » ou « Le Nom-du-Père », notion dans laquelle il rompt avec l’ordre patriarcal.

Longtemps cachée, l’œuvre L’Origine du monde représentant le sexe d’une femme est désormais dévoilée aux yeux de tous au musée d’Orsay, à Paris… Et pour quelques mois au Centre Pompidou-Metz.

Une entrée dans la vie du psychanalyste

Mais l’exposition regorge d’autres œuvres. Le Centre Pompidou-Metz a publié un teaser de l’exposition sur ses réseaux sociaux.

D’entrée de jeu, le psychanalyste accueille le visiteur dans la vidéo de sa seule intervention télévisée, filmée en 1974, avant de le laisser pénétrer dans son cabinet, à la moquette rouge, reconstitué.

Ses relations avec des artistes phares de l’avant-garde, Salvador Dalí, André Masson, Georges Bataille, Pablo Picasso ou Dora Maar sont aussi retracées.

Le psychanalyste a interprété les œuvres « comme des objets-regards éblouissants, dardés sur les spectateurs », selon les commissaires de l’exposition. « Sa pensée est imprégnée par la culture visuelle et artistique de son temps », insiste l’un d’eux, Bernard Marcadé.

« Lacan, l’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse » sera visible jusqu’au 27 mai 2024 au Centre Pompidou-Metz.

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