Télétravail à l’étranger : comment les entreprises font face à la demande

Travailler devant une plage idyllique aux eaux turquoise et dans un pays où le coût de la vie est dérisoire : Internet et bien plus récemment la pandémie de Covid-19 ont mis ce rêve à la portée d’un grand nombre de personnes, généralement des cols blancs, très qualifiés et venant de pays riches. Et pourtant, au fil des mois et des années, cette vie de nomade numérique, qui est devenue, selon la BBC, “un personnage emblématique de l’ère moderne du travail à distance”, a perdu de son attrait. Le site britannique explique, témoignages à l’appui, que les conditions de travail sont souvent difficiles faute de bonnes connexions Internet et que les nomades numériques souffrent d’isolement.

Beverly Thompson, sociologue au Siena College, aux États-Unis, est spécialiste de ce phénomène. Selon elle, de nombreuses personnes ont fait ce choix de vie sans y être suffisamment préparé, “en partie parce que leurs communautés présentent souvent une image idéalisée à travers les médias sociaux et les blogs, cachant les aspects négatifs, tels que la solitude, les problèmes de santé mentale et les difficultés financières”. Pour autant, l’universitaire, interrogée par la BBC, ne pense pas que ce mode de vie va disparaître, mais il concernera à l’avenir sans doute davantage les très jeunes et pour des durées limitées, d’autant plus que les entreprises encouragent le travail en présentiel.

À Londres, le quotidien économique Financial Times fait le même constat : les entreprises permettent le télétravail, y compris à l’étranger, mais en l’encadrant au maximum.

Les entreprises n’ont pas tué le nomadisme numérique pour les masses, mais elles le transforment en une forme moins risquée et plus contrôlée. En d’autres termes, le nomadisme numérique est en train d’être corporatisé.”

En pratique, cela signifie autoriser le télétravail depuis un pays étranger mais pas n’importe lequel : certains, jugés dangereux sur le plan de la cybersécurité ou susceptible de réclamer un impôt sur les sociétés, sont généralement exclus. Par ailleurs, les entreprises imposent aussi une durée maximale, généralement de vingt à trente jours, soixante tout au plus, afin de ne pas être soumis à la fiscalité locale.

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