Le syndrome de Stendhal ou comment la beauté peut rendre fou

L'écrivain Stendhal a décrit ce trouble lié à l'art lors de son périple en Italie.  - Credit:Paolo Gallo / Shutterstock / Shutterstock / Paolo Gallo
L'écrivain Stendhal a décrit ce trouble lié à l'art lors de son périple en Italie. - Credit:Paolo Gallo / Shutterstock / Shutterstock / Paolo Gallo

Florence, Italie, 2008. Un touriste déambule entre les œuvres de la galerie de l'Académie. Face à lui, enfin, se dresse une immense statue de cinq mètres de haut. Tout de marbre blanc, un homme tient une lanière de cuir à la main gauche. Le visage juvénile, mais le regard franc. C'est David, avant sa rencontre avec Goliath. Devant tant de splendeur, le visiteur commence à avoir des vertiges, son cœur palpite, puis il s'effondre. Une insolation, vous pensez ?

Cette scène, aux allures insolites, reflète pourtant un phénomène récurrent. Une abondance de beauté peut créer des troubles psychosomatiques, très forts chez certaines personnes. Cet état de confusion est connu sous le nom du « syndrome de Florence » ou « syndrome de Stendhal ». Oui oui, comme l'écrivain du roman d'apprentissage Le Rouge et le Noir (1830).

Stendhal et « les sentiments passionnés »

Lors de son périple en Italie, Stendhal a en effet été confronté à ce trop-plein de beauté. Il décrit ce désordre dans Rome, Naples et Florence en 1817 : « J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux-Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. »

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