"Comment survivre dans de telles conditions ?" : le froid et les inondations aggravent la situation à Gaza
Alors que la situation humanitaire est déjà désastreuse dans l'enclave palestinienne, beaucoup redoutent l'apparition de maladies à cause de ces précipitations. Parmi les réfugiés, nombreux fustigent l'inaction du Hamas, voire de la violence de l'organisation islamiste à leur égard.
Dans la bande de Gaza, où la situation a été qualifiée d'"enfer sur terre" par Philippe Lazzarini, le Commissaire-général de l’agence d’aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU, les conditions météorologiques viennent empirer les choses. En plus du froid qui s'installe, des pluies diluviennes qui ont touché l'enclave ces dernières heures ont provoqué des inondations dans des camps de réfugiés, qui tentent d'échapper aux bombardements israéliens.
"Le camp de Jabalia (dans le nord de la bande de Gaza, ndlr) est complètement sous les eaux, comment survivre dans de telles conditions ?", se lamente un réfugié, qui filme l'état déplorable des lieux. Dans cette séquence, un homme, eau jusqu'aux genoux et corps dans un enfant sans vie dans les bras, a toutes les peines du monde pour se déplacer.
"La police nous a tirés dessus"
Même topo dans le camp de Rafah, tout au Sud, le désespoir laisse place à la colère pour des dizaines de familles qui se retrouvent sans abri après que leurs tentes de fortune, mais aussi leurs vêtements et couvertures, se sont envolées en raison de fortes rafales de vent. "Je jure devant Dieu que mourir en martyr serait peut-être mieux que mourir ici. Mes filles ont dormi dans l’eau, toutes les couvertures étaient mouillées", lance ainsi Hanaa Abu Saif.
"J’ai réveillé mon enfant de sept mois qui était trempé. Nous n’avons qu’une seule couverture pour cinq personnes, c’est le cinquième endroit où j’ai dû déménager, fuyant d’un endroit à l’autre avec rien d’autre qu’un t-shirt", ajoute pour sa part Yasmin Mhani.
À l'approche de l'hiver les températures baissent et au cœur de la nuit, le mercure dépasse difficilement les 10°C. Pire, selon plusieurs réfugiés, les autorités refusent de leur venir en aide et usent parfois de la violence à leur égard.
"Nous avons demandé des couvertures et des tentes, et à chaque fois ils nous répondent que nous n’avons pas besoin de tentes. Nous sommes allés à l’administration de la Sécurité sociale du Hamas, et la police nous a tirés dessus", assure Aziza Mohammed.
Si la situation humanitaire dans la bande de Gaza est au centre de toutes les préoccupations, le quotidien pourrait bien empirer en raison de ces précipitations. En effet, ces inondations pourraient permettre à des maladies de se propager dans les camps de réfugiés.
Article original publié sur BFMTV.com
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