Législatives 2024 : Gilles Le Gendre se désiste pour faire barrage au camp présidentiel (et à Rachida Dati)

Gilles Le Gendre jette l’éponge. (Ludovic Marin/AFP)
LUDOVIC MARIN / AFP Gilles Le Gendre jette l’éponge. (Ludovic Marin/AFP)

POLITIQUE - C’est un désistement inattendu qui n’a absolument rien à avoir avec les barrages à l’extrême droite. Dans la cossue 2e circonscription de Paris, en plein cœur de la capitale, Gilles Le Gendre a annoncé ce mardi 2 juillet le retrait de sa candidature aux élections législatives.

Législatives : Comment Macron a fait d’un échec personnel un potentiel désastre dans le pays

Député sortant, élu en 2017 et réélu en 2022, il était arrivé troisième au premier tour (19,6 %), derrière la socialiste Marine Rosset, soutenue par le Nouveau Front populaire (33,4 %), mais aussi le candidat LR Jean Laussucq, proche de Rachida Dati et officiellement investi par Renaissance (23,6 %).

« Au moment où notre pays affronte une grave crise politique et où la majorité présidentielle est menacée d’implosion, je ne serai pas un fauteur supplémentaire de confusion », écrit-il dans un communiqué publié à la mi-journée. Pourtant, rien n’obligeait l’ancien président du groupe LREM à l’Assemblée à se retirer puisque l’extrême droite est absente du second tour.

En réalité, il explique souhaiter la victoire de la candidate de gauche et indique qu’à titre personnel, il glissera un bulletin au nom de Marine Rosset dans l’isoloir dimanche. « Au-delà des étiquettes, je fais le choix de la personne, dont je connais l’attachement aux valeurs démocratiques, républicaines et universalistes. Si elle était élue, je lui fais confiance pour œuvrer au sein de la nouvelle Assemblée au large rassemblement des démocrates et des républicains », justifie-t-il.

« Trahison des idéaux d’éthique politique »

Un choix qui peut surprendre, compte tenu du parcours politique marqué à droite de Gilles Le Gendre. Son premier engagement remonté aux années 70 quand il militait pour Valéry Giscard d’Estaing. Sa carrière politique a connu un nouvel envol avec Emmanuel Macron dès 2016. Si Jean Laussucq n’aura pas son vote, c’est parce qu’il est le bras droit de Rachida Dati, dont la nomination récente au gouvernement représente selon Gilles Le Gendre « une trahison des idéaux d’éthique politique et des promesses de renouvellement des pratiques portées par Emmanuel Macron depuis 2017 ».

Il n’y a pas qu’à La France insoumise que certains députés sortants n’ont pas été officiellement réinvestis : à Renaissance aussi, Gilles Le Gendre, ancien fidèle d’Emmanuel Macron qui a même présidé le groupe LREM à l’Assemblée, estime avoir été victime d’une « purge ».

Pour l’heure, les réactions à ce retrait sont bien timides. Seul l’ancien ministre des Transports Clément Beaune, lui-même défait dès le premier tour à Paris face à un socialiste, a félicité Gilles Le Gendre « pour cette élégance et cette liberté ». « Ton choix de clarté et de transparence t’honore, alors que tu as été la cible de manœuvres écœurantes. Ta voix reste nécessaire au débat », estime-t-il.

À voir également sur Le HuffPost :

Législatives 2024 : le score du RN et celui du camp Macron inspirent un titre choc à ce quotidien italien

Législatives 2024 : la ministre Dominique Faure se désiste après avoir dit qu’elle ne le ferait pas