L'Assemblée générale de l'ONU réclame un "cessez-le-feu humanitaire" à Gaza, Israël vote contre

Cette large majorité à l'ONU ce mardi en faveur de la résolution pour une trêve à Gaza a dépassé le soutien à la condamnation de l'invasion russe de l'Ukraine. Ces votes de l'Assemblée avaient rassemblé au mieux 143 voix, un résultat que les États-Unis avaient alors vu comme une preuve de l'isolement de la Russie.

L'ONU a réclamé mardi "un cessez-le-feu humanitaire immédiat" à Gaza, un texte non-contraignant qui vise toutefois par sa majorité écrasante à mettre la pression sur Israël et son allié américain. "Le message puissant de l'Assemblée générale représente un jour historique", a salué l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour.

"C'est notre devoir collectif de poursuivre sur ce chemin jusqu'à ce que nous puissions voir la fin de cette agression contre notre peuple", a-t-il dit.

La résolution adoptée par 153 voix pour, 10 contre et 23 abstentions sur 193 États membres, a engrangé plus de soutien que celle d'octobre (120 pour, 14 contre, 45 abstentions) qui appelait à une "trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités".

La France a voté en faveur du texte, tandis que l'Allemagne s'est abstenue. En plus d'Israël et des États-Unis, le Paraguay, l'Autriche ou encore le Guatemala ont voté contre la résolution.

Libération "immédiate et inconditionnelle" de tous les otages

La résolution, répondant à une demande sans précédent du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui craint un "effondrement total de l'ordre public" dans le territoire palestinien en guerre, "exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat", réclame la protection des civils, l'accès humanitaire et la libération "immédiate et inconditionnelle" de tous les otages.

Comme le précédent texte adopté fin octobre, il ne condamne pas le Hamas, au grand dam des États-Unis et d'Israël notamment.

"Pourquoi est-ce si difficile de dire sans équivoque que tuer des bébés et abattre des parents devant leurs enfants est horrible?", a lancé l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield.

Son homologue israélien Gilad Erdan a lui dénoncé avant le vote une résolution "hypocrite". "Le temps est venu de rejeter la faute sur ceux qui le méritent, les monstres du Hamas", a-t-il insisté, estimant qu'un cessez-le-feu ne ferait que renforcer le mouvement islamiste.

L'ONU ne cesse d'alerter sur la situation catastrophique à Gaza, où le système humanitaire est "au point de rupture" et où plus de 18.000 personnes ont été tuées selon le ministère de la Santé du Hamas.

Article original publié sur BFMTV.com

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