Surveiller les gens qu’on déteste sur les réseaux sociaux, c’est grave ?
Les activités auxquelles on s’adonne sur les réseaux ne sont pas toujours glorieuses. Parmi les plus inavouables, il y en a une que l’on pratique tous : stalker ceux que l’on déteste.
Entre amis, on n’éprouve aucune honte à s’envoyer des posts de personnes qu’on n’apprécie pas mais qu’on suit, pour les juger allègrement, rappelle Vox. Mais le média américain prévient : si le hate-stalking est souvent inoffensif, il peut parfois nous plonger dans un cercle vicieux.
C’est notre cerveau qui nous pousse à stalker sur les réseaux. Depuis la préhistoire, explique Vox, nous cherchons à nous informer sur les gens qui nous entourent.
Surveiller des personnes sur les réseaux sociaux active en nous un mécanisme de récompense.
Stalker ceux qu’on déteste est aussi un moyen de s’assurer d’une sorte de “justice karmique”, note Vox. Une commerciale de 42 ans qui ne peut s’empêcher de regarder par rancune le profil d’une ancienne collègue l’explique au média en ligne Rica :
“Je ne voulais pas croire qu’elle puisse détruire ma carrière et ne pas subir de conséquences. J’ai découvert qu’elle n’avait pas intégré la boîte qu’elle voulait et qu’elle a été contrainte de prendre sa retraite. Je me dis qu’il y a une justice dans cet univers.”
Le hate-stalking n’est ni un crime ni véritablement un acte de haine, souligne Vox.
Mais il n’est jamais très sain pour notre santé mentale de nous comparer socialement aux autres.
Lorsqu’on ne fait pas attention, cette surveillance peut s’ancrer dans notre quotidien comme un réflexe négatif, prévient le média en ligne.
Il y a un aspect insidieux dans le hate-stalking : il se fait souvent en privé. Il est donc plus difficile à repérer que d’autres comportements liés à une addiction, comme l’alcoolisme. On peut facilement tomber dedans, explique la thérapeute Georgina Sturmer au média américain.
Surveiller les personnes que l’on ne supporte pas sur les réseaux sociaux suscite en nous des émotions contradictoires.
Les dégâts sont parfois bien réels. Lily, une autrice de 22 ans, raconte à Vox que regarder les photos de son ex avec sa nouvelle copine avait remué le couteau dans la plaie.