Des supportrices burkinabè conjuguent la CAN au féminin

Christelle, Marie et Jeanne sont trois amies qui vivent à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et qui adorent le football. Quand la CAN 2023 [la Coupe d’Afrique des nations, qui aurait dû se tenir en Côte d’Ivoire en juin et juillet 2023, a été repoussée au début de l’année 2024 pour éviter la saison des pluies, mais a conservé son nom officiel] a commencé, elles ont sauté sur l’occasion pour aller à Bouaké soutenir les Étalons, l’équipe du Burkina Faso. Elles se sont habillées comme des joueuses, avec des maillots, des shorts, des chaussettes et des chaussures de sport.

Elles voulaient ainsi afficher leur fierté et se démarquer des autres supporteurs dans les tribunes du stade de la Paix de Bouaké. “On a choisi ce look parce qu’on est fières de notre pays, mais aussi parce qu’on veut faire la différence”, confie Christelle.

Pour Julienne Kiénou, le football est une passion qui date de loin. Quand elle a appris qu’elle pouvait aller à Bouaké pour encourager les Étalons, elle n’a pas hésité une seconde. “J’aime le football parce que c’est un sport qui demande du tonus, du mouvement. Et c’est ce que je recherche”, explique-t-elle.

Elle a convaincu ses camarades de se créer un style vestimentaire aux couleurs nationales. Chacune de son côté s’est procuré un maillot et a pris la route de Bouaké.

“On va mettre le feu dans les stades”

“On veut aussi montrer qu’on est fières de nos origines”, ajoute Nadège Kaboré. En effet, certains Burkinabè, à cause de l’histoire sociopolitique en Côte d’Ivoire et du concept de l’ivoirité lancé dans les années 1990, avaient presque honte de revendiquer leurs racines burkinabè. Mais, grâce au football et aux succès des Étalons ces dernières années, [ces femmes] ont repris confiance. “On est là pour supporter notre équipe. On fait la fierté de notre pays d’origine. Il faut être fier”, souligne Nadège.

Une fois dans les tribunes, elles comptent bien faire entendre leur voix pour booster Bertrand Traoré et ses coéquipiers. “On est venues comme ça, et on va mettre le feu dans les stades”, promet Fatoumata Kaboré. Car le football a permis au Burkina Faso de se faire respecter, avec sa place de vice-champion en 2013, de troisième en 2017 et de quatrième en 2021.

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