Super Tuesday 2024 aux États-Unis : Nikki Haley, seule face à Donald Trump, joue le tout pour le tout

Nikki Haley sera encore face à Donald Trump pour le Super Tuesday ce mardi 5 mars, mais elle n’a aucune chance de gagner la primaire républicaine.
JOSEPH PREZIOSO / AFP Nikki Haley sera encore face à Donald Trump pour le Super Tuesday ce mardi 5 mars, mais elle n’a aucune chance de gagner la primaire républicaine.

ÉTATS-UNIS - Le coup de grâce pour Nikki Haley ? L’ancienne ambassadrice à l’ONU et l’ex-président Donald Trump s’affrontent ce mardi 5 mars au Super Tuesday, jour où les électeurs d’une quinzaine d’États vont voter pour le candidat républicain qu’ils veulent voir face à Joe Biden pour l’élection présidentielle. Mais la première est largement distancée par le second, et les résultats des primaires du jour devraient mettre fin à la longue (et vaine) bataille de Nikki Haley pour renverser le milliardaire.

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L’ancienne gouverneure de Caroline du Sud avait pourtant su s’imposer comme l’alternative à Donald Trump auprès des électeurs anti-MAGA (« Make America Great Again »). Gagnant en popularité l’été dernier, elle a réussi à rester en course jusqu’à présent en éliminant les uns après les autres des personnalités comme le gouverneur de Floride Ron DeSantis, ou l’ancien proche de Donald Trump devenu son némésis, Chris Christie.

Mais force est de constater que la mainmise du magnat de l’immobilier sur le parti républicain est totale. Peu importent ses multiples implications dans des affaires judiciaires, notamment au pénal et au niveau fédéral, Donald Trump reste le grand favori pour représenter le parti républicain en novembre. Les premières primaires dans l’Iowa, le New Hampshire, le Nevada ou encore la Caroline du Sud ont montré l’insolente avance de l’ex-président qui rêve de retourner dans le bureau ovale. La candidate de 52 ans n’a ramassé que les miettes en remportant un seul État : Washington DC, la capitale fédérale.

Va-t-elle remporter un État au Super Tuesday ?

Malgré ces résultats peu encourageants, Nikki Haley n’a pas voulu lâcher l’affaire et a promis de rester dans la course, au moins jusqu’au 5 mars. À quelques heures de l’échéance, elle refuse toujours de voir plus loin. Interrogée dimanche sur un possible abandon si elle perdait le Super Tuesday (ce qui a toutes les chances de se produire), elle a déclaré ne « pas regarder trop loin dans le futur ». Avant d’ajouter : « Tant que nous sommes compétitifs, tant que nous montrons qu’il y a une place pour nous, je continuerai à me battre. »

Mais que signifie « être compétitif » pour elle ? Car à en croire les sondages, la républicaine n’a aucune chance de remporter ne serait-ce qu’un seul État ce mardi. Dans l’Alabama, le Massachusetts, la Caroline du Nord, la Virginie, la Californie, le Texas, le Tennessee, le Maine, le Minnesota, l’Oklahoma, l’Utah et le Vermont, Donald Trump mène très largement avec plusieurs dizaines de points d’avance. L’Alaska, l’Arkansas et le Colorado n’ont en revanche pas publié d’enquêtes récentes mais tout laisse à penser que la dynamique est semblable.

Interrogée sur ses chances de victoire par les journalistes ces derniers jours, Nikki Haley n’a elle-même pas su répondre à la question. Problématique alors qu’un tiers des délégués, qui désigneront le candidat à la présidentielle lors de la convention républicaine cet été, sont à gagner ce mardi. À ce stade, Donald Trump en a déjà remporté 247 contre seulement 43 pour Nikki Haley. Il en faut 1 215 pour avoir la majorité absolue.

Haley envisage de ne pas soutenir Trump

Le Super Tuesday n’est donc pas une bataille pour la nomination, qui semble déjà acquise à Donald Trump. Pour ce dernier, le but va être d’enchaîner les victoires avec une large avance afin de récupérer le plus de délégués possible et sécuriser sa nomination au plus vite. D’après les calculs, l’ex-président devrait obtenir les 1 215 délégués requis autour du 15 mars. Il pourra alors enfin se consacrer totalement à la bataille contre Joe Biden, dans une longue campagne qui va durer encore huit mois.

Quant à Nikki Haley, remporter un État relèverait de l’exploit. Mais si elle parvient à faire des scores honorables comme dans le New Hampshire ou la Caroline du Sud, où elle a récolté environ 40 % des voix, elle pourrait pointer les faiblesses de Donald Trump dans certains électorats qui pourraient être déterminants en novembre. En effet, chaque voix va compter pour cette élection présidentielle qui s’annonce extrêmement serrée.

En revanche, tout laisse à penser que la candidate va jeter l’éponge à l’issue du Super Tuesday. Ou bien tiendra-t-elle bon jusqu’à la victoire par KO de Donald Trump lorsqu’il aura recueilli 50 % des délégués ? La survie de Nikki Haley n’est donc qu’une question d’heures, de quelques jours au maximum. Une dernière question reste en suspens : va-t-elle soutenir Trump une fois sortie de la course ? Elle a instauré le doute sur NBC, affirmant qu’elle ne se sentait pas obligée de suivre cette règle dictée par le parti : « Je prendrai la décision que je veux, mais ce n’est pas une chose à laquelle je pense. Si vous parlez de ça, vous parlez de perdre. Et je ne veux pas y penser. »

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