Super-héros : les enfants sont-ils plus forts que les adultes ?

Qui peut courir plus vite qu’une voiture, sauter plus haut qu’un immeuble, arrêter un train lancé à pleine vitesse et, bien sûr, infliger une raclée à tous les méchants ? Superman ? Oui, mais pas seulement. L’autre personnage capable de telles prouesses mesure, à vue de nez, 1,10 mètre et ne doit pas avoir plus de 9 ans. La légende raconte qu’il a failli s’appeler François Lebaucu avant d’endosser un nom plus adapté à ses performances : Benoît Brisefer.

Son papa, le dessinateur belge Peyo – pseudo de Pierre Culliford –, est déjà l’auteur des mondialement célèbres Schtroumpfs. À la fin des années 1950, ce pilier du Journal de Spirou cherche un nouveau héros. « Même s’il n’était pas lui-même amateur de comics, il en connaissait les principales icônes », affirme le journaliste belge Hugues Dayez, auteur de Peyo l’enchanteur (éd. Niffle, 2003). Superman en particulier, que Peyo trouve un peu trop parfait : « Ce qui me dérangeait, c’était l’absence de surprise : il se réfugiait dans une cabine téléphonique, et hop ! il devenait très fort et plus aucun obstacle ne l’arrêtait. On savait qu’il allait gagner puisqu’il était Superman ! » Le dessinateur va donc s’employer à renverser le cliché.

Superman est un adulte ? Benoît sera un enfant. Superman est grand ? Benoît sera petit. Superman est moulé dans un costume seyant ? Benoît sera fagoté de culottes courtes, d’une veste rouge, d’une grosse écharpe bleue et de chaussettes qui lui tombent sur les chevilles. Un béret parachève le look (...)

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