Le « summer body » met près d’un Français sur deux dans un état d’anxiété

 38 % des femmes disent avoir déjà pleuré à l’approche de l’été
38 % des femmes disent avoir déjà pleuré à l’approche de l’été

Les vacances devraient être synonymes de lâcher prise. Pourtant, une étude Ifop révèle que, pour près de la moitié des Français, montrer son corps l’été est synonyme d’anxiété et de stress.

ÉTÉ - La tendance « body positive » ne suffit pas… loin de là. Malgré une évolution lente mais flagrante des discours autour de l’acceptation de soi, les Françaises et les Français ont de plus en plus de mal à aimer leur corps, particulièrement quand vient l’heure de la plage et des maillots de bain. C’est ce que révèle une étude Ifop réalisée pour l’agence de Flashs et le site spécialisé Voyageavecnous.fr publiée ce mercredi 21 juin.

Intitulé « Les Français.es à l’heure du “summer body”, de la plage et du maillot… », le sondage met en lumière les complexes tenaces des Français sur leur apparence. Surtout, il souligne leurs conséquences sur la santé mentale. Anxiété, stress ou état dépressif, les chiffres montrent qu’il y a encore bien des diktats à déconstruire pour pouvoir profiter de la plage sans rentrer le ventre.

Quand l’approche de l’été crée des troubles psychologiques

« Lorsque l’on n’aime pas du tout son corps, la perspective de devoir le montrer [...] peut devenir une véritable source de souffrance et engendrer des troubles allant de l’anxiété à la dépression », résume l’Ifop. Or, les personnes qui disent ne pas aimer leur corps représentent près d’un Français sur deux – résultat d’une moyenne entre 33 % des hommes et 60 % des femmes.

Alors que la météo estivale devrait être synonyme de détente, la perspective de « s’exposer au regard des autres à la plage ou à la piscine » est une réelle source d’angoisse pour près de la moitié (49 %) des personnes interrogées. L’idée de se mettre en maillot de bain, particulièrement pour les femmes, n’est pas anodine : elles sont presque 7 sur 10 (contre 4 hommes sur 10) à affirmer que montrer son corps partiellement dévêtu à la plage est source de gêne.

Cette proportion varie en fonction de l’âge des femmes interrogées : si 24 % des 15-17 ans ressentent de la gêne, cette proportion passe à 59 % chez les 18-24 ans et atteint son pic pour les femmes de 65 ans et plus (qui sont 74 % à dire leur gêne, contre 64 % chez les 50-64 ans).

Une part effrayante des personnes interrogées manifeste des symptômes de mal-être dans la perspective de devoir exposer leur corps en été : 38 % des femmes disent en avoir déjà pleuré et, en moyenne, ce sont 39 % des Françaises et Français qui déclarent « avoir déjà vécu des périodes de stress, de nervosité ou d’anxiété » à ce sujet. Au total, c’est près d’une personne sur deux (49 %) pour qui l’approche de l’été a déjà été à la source d’au moins un trouble mental.

Comparaison ou injonction, les complexes perdurent

Il n’y a pas que le maillot de bain qui complexe. Les hommes citent également l’envie de rencontrer et séduire des partenaires ainsi que la comparaison de leurs attributs physiques avec ceux de leurs amis comme source de leurs insécurités. Les femmes sont quant à elles 46 % à parler de la pression médiatique à faire des régimes et du sport pour avoir un corps parfait.

De quoi nourrir la pression au « summer body », qui reste une injonction encore très répandue. En effet, l’étude rappelle que 93 % des femmes et 78 % des hommes « préparent leur corps à être exposé aux yeux des autres » pour l’été. Cette préparation concerne pêle-mêle la pilosité, les régimes ou la pratique du sport.

« Les injonctions au corps parfait, plus encore lorsqu’il est soumis au regard de l’autre, restent donc très prégnantes, en dépit des messages qui incitent à une meilleure acceptation de soi », analyse l’experte de l’IFOP Louise Jussian. Un constat qui n’enlève rien aux messages « body positive » et qui méritent d’être rappelés : le corps parfait pour la plage, c’est le vôtre !

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