Suicide de Lucas: Bayrou demande une action des "publicitaires, médias et réseaux sociaux" contre le harcèlement

"Le harcèlement scolaire est une des choses les plus dégueulasses". Après le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye et la secrétaire d'État chargée de l'Enfance Charlotte Caubel, le haut-commissaire au plan François Bayrou a affirmé, dimanche sur le plateau de BFM Politique, l'urgence de lutter contre le harcèlement scolaire, une semaine après le suicide de Lucas.

"Le harcèlement scolaire est une des choses les plus dégueulasses qu'on puisse rencontrer", a dénoncé le maire de Pau.

Pour le président du MoDem, "on ne peut lutter que par une alerte perpétuelle et une éducation morale", qui doit passer par l'école, la famille mais aussi les réseaux sociaux. L'ancien ministre de l'Éducation nationale a suggéré l'impulsion d'une "action publique" d'envergure, impliquant "les publicitaires, les médias et les réseaux sociaux", pour mieux faire passer le message.

"Jamais la solitude n'a été aussi importante"

Lucas, adolescent de 13 ans, s'est suicidé samedi 7 janvier à son domicile à Golbey (Vosges). Ses parents affirment qu'il était harcelé en raison de son homosexualité. Il avait exprimé sa volonté de mettre fin à ses jours dans son journal intime sans toutefois faire référence au harcèlement. Une enquête administrative devra vérifier ce lien de causalité direct.

"On est une société avec des réseaux sociaux innombrables, où tout le monde semble connecté à tout le monde, et en réalité probablement jamais la solitude n'a été aussi importante", a-t-il souligné.

Une solitude qui, selon lui, se retrouve "à tous les moments de la vie". "Nous avons monté à Pau (la ville dont il est le maire depuis 2014, ndlr) un plan anti-solitude depuis déjà cinq ans où on s'efforce d'aller chercher à leur domicile les personnes", a-t-il rappelé, ajoutant que "la solitude de la cour de récréation, c'est la même solitude".

"Il y a beaucoup de camarades qui avaient vu, peut-être beaucoup de camarades qui avait participé. Qui a expliqué à ces enfants que quand on voit, il faut dire?", a questionné François Bayrou au sujet du suicide de Lucas.

"Ces drames, quel que soit l'âge, on retrouve toujours les mêmes remarques: on croyait qu'il ou elle allait mieux", a-t-il soulevé.

Les obsèques civiles du jeune Lucas se sont par ailleurs déroulées ce samedi à 17 heures à la chambre funéraire d'Épinal. Le souhait de la famille de voir les personnes porter un signe LGBT a été respecté. Une marche blanche en hommage au jeune garçon est prévue à la fin du mois, certainement le dernier week-end de janvier.

Article original publié sur BFMTV.com