En Suède, Hvaldimir le « béluga espion russe » repéré sur la côte
INTERNATIONAL - Une observation animalière plutôt inquiétante. Le béluga Hvaldimir, découvert il y a quatre ans coiffé d’un étrange harnais lui valant des suspicions d’avoir été utilisé par la marine russe, se trouve actuellement sur la côte ouest de la Suède, selon une ONG qui suit ses déplacements.
Après avoir été repéré ces derniers jours dans le fjord d’Oslo, il a été observé dimanche plus au sud de la mer du Nord, à Hunnebostrand, sur la côte ouest suédoise, a indiqué à l’AFP Sebastian Strand de l’organisation OneWhale.
Repéré pour la première fois dans les eaux de l’Arctique norvégien en 2019, le nom de ce cétacé blanc de plusieurs mètres vient d’un jeu de mots associant le mot baleine (hval, en norvégien), et l’emblématique prénom russe.
Après avoir passé trois ans à descendre lentement du nord de la Norvège, il fonce ces derniers mois vers le sud, pour une raison encore inexpliquée. « Nous ne savons pas pourquoi il se déplace si vite en ce moment », d’autant qu’« il s’éloigne de son environnement naturel », a souligné le biologiste marin.
Sur Twitter, l’ONG a également indiqué travailler avec les autorités suédoises pour préserver l’animal des curieux et de pêcheurs potentiellement mal intentionnés.
BREAKING NEWS: Hvaldimir has left Norwegian waters and is now in Sweden. We are working with the Swedish authorities. pic.twitter.com/9JQpVdcB6T
— OneWhale (@onewhaleorg) May 29, 2023
« Ce pourrait être les hormones qui le poussent à trouver un partenaire. Ou la solitude, les bélugas étant très sociaux, il pourrait être en train d’en chercher d’autres ». Selon Sebastien Strand, Hvaldimir semble en bonne santé ces dernières années, en se nourrissant de poissons attirés par les grandes fermes à saumon d’élevage en Norvège.
Un harnais fixé sur la tête du cétacé
Âgé de 13 à 14 ans selon les estimations, « Hvaldimir » avait été repéré en avril 2019 au large de la région arctique du Finnmark, dans le Grand nord norvégien. Non loin de la mer de Barents et l’Atlantique nord, qui sont des zones stratégiques pour les marines occidentales et russes, zone de contact habituelle pour leurs sous-marins.
Les biologistes qui l’avaient approché avaient réussi à lui enlever le harnais fixé autour de sa tête. Celui-ci était équipé d’un socle pour une petite caméra, avec le texte « Equipment St. Petersburg » imprimé en anglais sur les lanières en plastique.
Le directorat norvégien des pêches avait émis l’hypothèse à l’époque que Hvaldimir s’était échappé d’un enclos, et qu’il avait été entraîné par la marine russe, vu qu’il semble habitué à la compagnie humaine et a tendance à approcher des navires. Toutefois, Moscou ne s’est jamais aventurée à commenter ces spéculations.
D’ordinaire, les bélugas vivent beaucoup plus au nord, près du Groenland, ou dans les eaux de l’Arctique russe ou norvégien.
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