Strasbourg: mercato, organigramme, multipropriété… Le rachat du club, ça change quoi ?

Strasbourg: mercato, organigramme, multipropriété… Le rachat du club, ça change quoi ?

Quels moyens pour le Racing ?

En officialisant son rachat total par BlueCo, Strasbourg n’a dévoilé aucun chiffre sur le montant de l’affaire. Rien n’a filtré non plus sur l’argent qui sera injecté dans le club pour investir dans l’achat de joueurs et le développement du club. Dans une interview accordée à L’Equipe, Marc Keller, président du club alsacien a fait une promesse: "BlueCo va investir de manière importante pour qu'on puisse continuer notre développement et avoir de plus grandes ambitions." La société emmenée par l’Américain Todd Boehly, propriétaire de Chelsea, est adossée à Clearlake Capital, un des plus grands fonds du monde qui gère 80 milliards d’actifs dans le monde. Le Suisse Hansjörg Wyss et de Mark Walter font également partie des nouveaux partenaires du club.

Quel organigramme ?

Le changement dans la continuité. Après avoir mené ce rachat pendant de longs mois, Marc Keller s’est assuré de conserver sa place de président du club qu’il occupe depuis 2012. "Il y a un nouvel actionnaire mais je garde la présidence du club, a-t-il souligné dans L’Equipe. Mes équipes restent en place. BlueCo voulait s'appuyer sur les gens déjà présents et souhaite les fidéliser. La volonté de BlueCo, c'est de donner de nouveaux moyens pour renforcer l'ambition d'un projet qui fonctionne." Le dirigeant alsacien semble s’inscrire dans la durée et sans limite de temps. Ce ne fut, par exemple, pas le cas à Lyon lors du rachat du club par l’Américain John Textor. Jean-Michel Aulas avait obtenu de rester en poste pendant trois ans… avant de se faire virer le 8 mai dernier, cinq mois seulement après l’officialisation du rachat.

Quelles ambitions ?

Après avoir participé à faire remonter Strasbourg du CFA 2 (cinquième division) au monde professionnel en cinq ans (promotion en L2 en 2016), Marc Keller l’a stabilisé en Ligue 1 depuis son retour dans l’élite en 2017. Malgré une dernière saison compliquée, il vise plus haut et les Coupes d’Europe. L’ambition de ce rachat est aussi de solidifier le centre de formation en permettant l’éclosion de nouveaux jeunes à fort potentiel, tout en parvenant à les conserver plusieurs années. Le RCSA veut aussi résister aux assauts de plus gros poissons sur ses joueurs à forte valeur comme Alexander Djiku ou Habib Diarra, actuellement. Keller promet aussi de se montrer plus actif sur le marché des transferts. L’arrivée de BlueCo permettra aussi de financer les travaux du nouveau stade estimés à 160 millions d’euros avec une capacité gonflée à 32.000 spectateurs.

Quid de la multipropriété ?

Après le PSG, Monaco, Lyon, Nice, Toulouse, Clermont, Lorient et Troyes, Strasbourg devient le neuvième club de Ligue 1 à passer sous le statut de la multipropriété, à savoir qu’un même groupe détient plusieurs clubs. Le RCSA partagera ainsi avec Chelsea mais se défend de devenir un club satellite des Blues qui pourraient être tentés de délester leur gigantesque effectif en envoyant des joueurs en Alsace par exemple. Si l’apport d’importants moyens financiers est un avantage dans ce genre d’opération, il existe quelques effets plus pervers sportivement. Strasbourg pourrait ainsi être empêché de jouer en Coupe d’Europe puisque l’UEFA interdit deux clubs d’un même groupe de jouer en même temps ses compétitions. Toulouse, vainqueur de la Coupe de France et qualifié pour la Ligue Europa, en fait actuellement l’expérience puisque sa présence en Europe est étudiée par l’UEFA, en raison de la participation de l’AC Milan (également détenu par RedBird Capital) à la Ligue des champions. Les clubs de Red Bull, Leipzig et Salzbourg, ont, eux, trouvé une pirouette pour y évoluer tous les deux.

Quel avenir pour le staff en place ?

Nommé en février dernier en remplacement de Mathieu Le Scornet, qui assurait l’intérim après l’éviction de Julien Stéphan en janvier, Frédéric Antonetti pourrait faire les frais de l’arrivée de ces ambitieux et riches propriétaires. Le technicien avait signé pour cinq mois avec une option d’un an supplémentaire en cas de maintien, ce qu’il a accompli. Marc Keller a confié qu’il s’entretiendrait prochainement avec son entraîneur, qu’il dit fatigué par sa mission commando de maintenir le Racing dans l’équipe.

Article original publié sur RMC Sport