Stéphane Bern : "J'ai vécu une attaque politique"

Stéphane Bern lance sa nouvelle émission “Code Promo” dimanche à 15h40 sur France 2 avec Nolwenn Leroy et Francis Huster en invités. Après avoir été missionné par Emmanuel Macron pour sauver le patrimoine en péril, l’animateur s’explique sur sa colère provoquée par la polémique.

Crédit : France 2
Crédit : France 2

Qui a eu l’idée de cette émission “Code Promo” ?

C’est l’humoriste Olivier De Benoist. France 2 me l’a proposée parce que je leur demandais depuis longtemps de refaire une émission d’humour et de divertissement dans la veine de “20h10 pétantes”. Je n’avais pas envie d’être enfermé dans le registre de l’Histoire, du patrimoine ou des antiquités.

Quel est le concept de l’émission ?

Le concept est simple : on va assurer la promotion de nos invités à leur place. C’est vrai qu’on voit les personnalités partout en promo dans toutes les émissions alors que ce n’est pas leur métier. Ils savent faire un disque, écrire un livre, tourner un film mais ils ne savent pas se vendre. On va leur donner de bons conseils pour réussir leur promo. C’est un prétexte pour faire de l’humour. On se moque de ce système où les artistes ne viennent à la télévision que pour faire leur promotion.

.@bernstephane et @ODB_Officiel font la promo des artistes à leur place dans #CodePromo
RDV dimanche à 15.40 pic.twitter.com/Ov47ejaLmR

— France 2 (@France2tv) 25 septembre 2017

“CERTAINS OUBLIENT QUE LA PROMO FAIT PARTIE DE LEUR MÉTIER”

Ça vous énerve les invités qui ne jouent pas le jeu de la promo ?

Oui ça m’énerve. Les Américains ont compris depuis longtemps qu’il y a le savoir-faire et le faire-savoir. Les deux choses sont aussi importantes l’une que l’autre. En France les comédiens sont souvent dans une posture d’artiste. Mais faire un bon film ne suffit pas, il faut aussi donner envie aux gens d’aller le voir. Certains oublient que la promo doit faire partie de leur métier. C’est à eux de trouver des choses différentes à dire, de s’en amuser, de donner de leur personne. Je sais de quoi je parle car j’ai l’impression d’être moi-même tout le temps en promo pour mes émissions de télé ou pour mes livres !

Quels sont justement les travers de la promo ?

Ce sont toujours les mêmes questions qui reviennent. On a le sentiment que tout le monde lit “Le Parisien” et vous repose les mêmes questions. Moi j’aime bien quand un journaliste me pose des questions différentes.

Cette nouvelle émission est produite par Catherine Barma (également productrice d’ ”On n’est pas couché”). Ressemble-t-elle à la caricature qu’en faisait Florence Foresti ?

Voilà une question qu’on ne m’a jamais posée. Elle est un peu comme sa caricature mais elle n’est pas que ça. C’est une pile électrique qui connaît très bien son métier. Elle a une énergie incroyable mais elle est charmante avec les animateurs. Je me repose entièrement sur elle pour cette émission.

“AFFAIRE CONCLUE : J’AI DU MAL AVEC CE GENRE DE PROGRAMMES”

Quand vous voyez Sophie Davant dans “Affaire conclue” vous ne regrettez-vous pas d’avoir refusé cette émission ?

Je vis sans remords, ni regrets. J’ai regardé une fois ou deux mais j’ai du mal à regarder ce genre de programmes à la télé. J’adore les enchères et les salles des ventes mais je n’arrive pas à m’extasier devant une vieille boite de conserve des années 50 ! J’aurais été obligé de forcer ma nature. Or ce que les gens aiment chez moi c’est que je suis vraiment sincère.

Avez-vous eu envie de quitter France 2 à un moment ?

Non car j’ai encore des “Secrets d’Histoire” à tourner pour 2018, j’ai “Le Village préféré des Français”, j’ai l’Eurovision, j’ai un tournage à Vienne, je présenterais prochainement une émission avec Michel Sardou. La seule chose que je n’avais pas envie de faire, c’était la brocante. Mais je ne vais pas manquer d’activités cette année et j’ai besoin d’un peu de temps pour mener à bien la mission que m’a confiée Emmanuel Macron sur le patrimoine.

“MA LÉGITIMITÉ EST INCONTESTABLE”

Cette mission a provoqué une polémique qui vous a mis en colère. Pour quelles raisons ?

Je me suis énervé car y’en a marre d’être toujours contesté sur sa légitimité. Je suis très heureux de pouvoir servir mon pays et de répondre à la demande d’Emmanuel Macron mais ce n’est pas par copinage que c’est arrivé. Si je n’avais pas été légitime dans ce domaine, il ne m’aurait pas choisi. Cela fait des années que je suis engagé dans ce combat. Ma légitimité est incontestable même si elle peut agacer parce qu’elle est médiatique. Je rappelle qu’Alain Decaux en son temps devait aussi sa légitimité à la télévision et non à l’Université.

Vous n’avez pas supporté d’être attaqué ?

Je veux bien qu’on m’attaque mais c’était un buzz uniquement sur les réseaux sociaux. J’ai reçu énormément de soutien des acteurs du patrimoine. Il y a eu juste deux historiens qui se sont manifestés dont une travaille avec Jean-Luc Mélenchon qui trouve ça normal de dire que la rue a fait tomber les nazis… Un autre historien a critiqué ma vision de l’Histoire alors qu’il n’y a pas de rapport avec ma vision du patrimoine. Dans le fond j’ai vécu une attaque politique simplement parce que c’est le Président Macron qui m’a missionné.

Ça vous a donné envie de couper les réseaux sociaux ?

Oui c’est la première fois que ça m’a donné envie d’arrêter. En même temps, j’ai aussi reçu énormément de messages de soutien du public sur Facebook. Et on m’a déjà envoyé 1 200 demandes de sauvetage du patrimoine. Ça montre qu’il y a vraiment un problème et que je ne peux qu’être utile à le résoudre. Certains m’ont écrit : “on n’aime pas le Président Macron mais enfin il prend une bonne décision” (rires)

Thomas Joubert

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